Yomoni : investissez mieux !

Vous connaissiez les 7 merveilles du monde ? Depuis l’année dernière, si vous vous intéressez aux marchés financiers, vous avez sûrement découvert les 7 magnifiques dont on parle quotidiennement ou presque..

Ces sept entreprises de premier plan, à savoir Tesla, Nvidia, Apple, Microsoft, Alphabet,  Meta, Amazon, sont leaders dans leurs domaines respectifs et se distinguent par leur avance technologique significative et leur capacité à investir de manière soutenue dans les domaines de la technologie et de l'intelligence artificielle.

Nos lecteurs réguliers qui connaissent le mieux Yomoni seront peut-être surpris de lire un article sur des actions particulières. En effet, chez Yomoni, nous ne croyons pas en la gestion active : nous préférons la gestion indicielle et nous sommes convaincus de l’intérêt sur le long terme d’utiliser des ETF plutôt que de chercher à “battre” ou “surpasser” le marché en sélectionnant des titres individuels. 

Comme le disait John Bogle, considéré comme le père de la gestion indicielle et qui a fondé Vanguard, deuxième gérant d’actifs mondial : “Ne vous fatiguez pas à chercher l’aiguille dans la meule de foin : achetez la meule de foin!”

Néanmoins dans le cadre de notre gestion, nous sommes amenés à prendre ponctuellement des positions tactiques afin de générer de la performance ce qui nous conduit à surveiller de près l’évolution de certains titres.

Une des convictions fortes que nous avons eue sur l’année 2023 concerne les valeurs technologiques et c’est d’ailleurs une conviction que nous maintenons toujours dans la plupart de nos mandats.

Ainsi, alors que Nvidia, le dernier des "7 magnifiques" à publier ses résultats, vient une fois de plus de dépasser ses objectifs lors de la publication de ses résultats trimestriels, il est opportun de se pencher sur ces titres qui font tant parler d'eux. Nous examinerons non seulement les bases de cet engouement, mais également les risques potentiels associés à ces investissements.

Commençons par les éléments qui plaident en faveur d’un investissement dans ces valeurs.

  • Tout d’abord, le consensus de marché favorise la thèse d’une poursuite du ralentissement de l’inflation mais également de la croissance. De plus, cette réduction de la croissance mondiale devrait entraîner assez logiquement une réduction des marges et des profits des entreprises. À partir du moment où cette hypothèse s’ancre dans l’esprit du marché, les investisseurs vont chercher à se tourner vers les valeurs qui pourraient échapper à ce mouvement. Parmi elles figurent évidemment ces entreprises de croissance capables de générer rapidement des profits très élevés.
  • Ces actions sont celles d’entreprises de croissance, qui ont subi de plein fouet la hausse des taux en 2022 et qui bénéficient, en miroir, le plus des baisses de taux. Or, à moins d’un retour de l’inflation, le consensus penche vers une reprise à terme de la baisse de taux. Cet élément de marché devrait donc également être porteur pour les 7 magnifiques.

  • Les besoins en technologies sont grands, l’intelligence artificielle pourrait être une technologie de rupture et c’est donc un secteur qui, même si l’économie globalement risque de diminuer ses investissements en cas de de ralentissement économique, devrait continuer à attirer des investissements très importants. Ce sont donc des entreprises qui devraient pouvoir maintenir des chiffres d’affaires élevés même en cas de récession plus marquée qu’attendu.

  • Si certains peuvent penser que l’intelligence artificielle est uniquement un effet de mode, on peut néanmoins y voir un véritable rationnel économique. En effet, la théorie économique a tendance à penser que la croissance, sur le long terme, est essentiellement influencée par deux facteurs : la démographie d’une part et l’innovation d’autre part, innovation qui permet notamment l’augmentation de la productivité. Cette idée a été très développée notamment dans les années 50 par Robert Solow avec le modèle qui porte son nom. Nous avons tous en tête la situation de la démographie dans les pays développés, celle-ci ne cesse de se réduire. C’est pourquoi, pour espérer le retour d’une croissance plus importante qu’aujourd’hui, l’innovation et les gains de productivité semblent donc clés. Et c’est justement l’un des espoirs liés au développement de l’intelligence artificielle. 

Ainsi, parmi tous les éléments qui plaident en faveur d’un investissement dans ces titres, ces quatre éléments sont les éléments qui nous paraissent les plus pertinents. Néanmoins, comme dans tout investissement, il faut également prendre en compte les risques ou les situations dans lesquelles ces investissements pourraient mal tourner. Deux éléments importants sont, selon nous, à prendre en compte. 

  • Le premier, argument le plus répandu, est celui selon lequel nous serions face à une bulle spéculative. Ces 7 valeurs seraient les seules responsables de la hausse des marchés en 2023 et nous arriverions donc à une valorisation excessive, à la création d’une bulle qui serait prête à éclater à tout moment. On compare d’ailleurs souvent le parcours boursier de ces valeurs avec celui des entreprises internet des années 2000, parcours qui s’était terminé par une très forte baisse des marchés. Il est vrai que les performances sur l’année 2023 sont impressionnantes. En moyenne, elles sont supérieures à 100% et elles s’étalent de près de 50% pour Apple, jusqu’à presque 240% pour Nvidia. Cela va vite, le rythme est très soutenu. Et donc l’inquiétude paraît légitime. Néanmoins, comme souvent, il faut prendre un peu de recul. Cette année 2023 fait suite à une année 2022 catastrophique sur le plan boursier pour ces actions puisqu’elles avaient perdu en moyenne près de 50% de leurs valeurs. Ainsi la performance moyenne des 7 magnifiques sur deux ans n’est que de 7,5%, c’est à dire une performance cohérente avec le rendement annualisé que l’on peut communément espérer sur longue période dans le cadre d’un investissement sur un placement actions diversifié. De plus, contrairement à l’époque de la bulle internet, ces sept valeurs sont de très grosses entreprises et rentables. Elles ont donc les reins solides. La situation paraît donc totalement différente.

  • Le second est celui du risque lié à la régulation, et ce risque peut se décomposer de deux manières. Tout d’abord, il est évident que l’intelligence artificielle fait peur ! Va-t-elle remplacer nos emplois et fait-elle courir un risque sur la cohésion sociale? Met-elle nos démocraties en péril avec un risque de développement de Fake News? Toutes ces questions importantes peuvent provoquer un besoin d’encadrement par la législation qui pourrait venir freiner le développement de la technologie et son impact sur la productivité. L’autre “risque” réglementaire, est lié à la situation monopolistique de ces entreprises qui leur fait courir un risque de démantèlement. Ces entreprises ont bénéficié à un moment d’une telle avancée technologique et d’un tel succès qu’elles se retrouvent sans ou avec très peu de concurrence réelle. De plus, l’Europe s’inquiète sur l’utilisation des données et sur leur transparence. L’autorité de la concurrence ne veut pas d’un marché dominé par quelques acteurs uniquement et elle prévoit de légiférer. Cette situation n’est pas propre à l’Europe : aux Etats-Unis également les “géants de la Tech” sont sous surveillance de l’autorité de la concurrence, la FTC. Celle-ci s’intéresse notamment aux conditions avec lesquelles se sont réalisés les investissements des géants de la Tech dans les stars de l’IA.


En conclusion, comme souvent en matière d'investissement, il n’est pas possible d’avoir des certitudes et des arguments peuvent être avancés tant en faveur d'un investissement dans ces valeurs que pour la prudence. Seul l'avenir nous dira si continuer à investir massivement dans ces secteurs est judicieux ou s'il est préférable de rester à l'écart

Un dernier élément également à garder en tête à côté des purs aspects de performance financière, est celui de l’aspect socialement responsable de ces investissements. 

En effet, la gestion socialement responsable ne disposant pas de critères uniformes, chaque société de gestion va avoir tendance à utiliser des critères propres, ce qui rend souvent les comparaisons difficiles. 

Chez Yomoni, pour faciliter la lecture, nous avons opté pour le label ISR et à l’intérieur des différentes approches disponibles, nous préférons celles qui favorisent les entreprises qui cherchent à limiter leur impact sur le réchauffement climatique en respectant les Accords de Paris. Selon l’opinion globalement partagée par les analystes extra-financiers, à part Tesla, et à la marge Microsoft, les autres magnifiques ne sont pas des valeurs considérées comme vertueuses et auront tendance à être écartées des investissements.

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