Chaque lundi, notre équipe de Gestion analyse et commente les marchés financiers. Quelle est la situation sur la semaine passée ? Quelles actualités faut-il retenir ?
Source : @Bloomberg LP
Macroéconomie 🔎
- Aux États-Unis, la croissance prévisionnelle du PIB au quatrième trimestre s’établit à 2,3 % en rythme annuel, contre 2,7 % attendu et 3,1 % au troisième trimestre. Sur l’ensemble de l’année 2024, la croissance serait ainsi de 2,8 %.
- Comme attendu, l’indice d’inflation le plus suivi par la FED, le core PCE, a été publié stable à 2,8 %. Par ailleurs, les permis de construire pour le mois de décembre ont été conformes aux attentes.
- Les commandes de biens durables ont fortement ralenti en décembre. Attendues en hausse de 0,3 %, elles se contractent finalement de -2,2 %. De plus, le chiffre de novembre, initialement publié à -1,1 %, a été révisé à -2,2 %.
- L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board a été publié en baisse pour janvier, à 104,1, contre 105,7 anticipé et un chiffre de décembre révisé à la hausse à 109,5.
- En revanche, les ventes de logements neufs en décembre ont dépassé les attentes, atteignant 698 000 unités, contre 669 000 anticipées et 674 000 en novembre.
- Sur le front du commerce international, Donald Trump a annoncé vendredi soir l’instauration de droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, et de 10 % pour la Chine. Ces mesures seront applicables dès mardi. En représailles, le Canada a pris des mesures similaires, marquant ainsi le début d’une guerre commerciale. L’Europe ne s’attend pas à être épargnée.
- En zone euro, le PIB prévisionnel pour le quatrième trimestre est resté stable, alors qu’une légère croissance de +0,1 % était attendue. Sur l’année, la croissance prévisionnelle de la zone euro s’établit à 0,9 %, légèrement inférieure aux 1 % anticipés.
- En France, le PIB du quatrième trimestre a reculé de -0,1 %, alors qu’il était attendu stable. Sur un an, la croissance française se limiterait ainsi à 0,7 %.
- En Allemagne, le PIB se contracterait de -0,2 % au quatrième trimestre, contre une prévision initiale de 0 %. Avec un deuxième trimestre consécutif de contraction (-0,3 % au T3), l’Allemagne entre officiellement en récession.
- Le taux de chômage en décembre s’établit comme prévu à 6,3 %, tandis que le chiffre de novembre a été révisé à la baisse à 6,2 %.
- Le climat des affaires en Allemagne pour janvier s’est légèrement amélioré et dépasse les attentes, s’établissant à 85,1 contre 84,9 anticipé et 84,7 en décembre.
- En Chine, le PMI composite de janvier a fortement déçu. Attendu en légère baisse à 52,1 contre 52,2 en décembre, il a finalement chuté à 50,1. Les deux composantes ont été publiées sous les attentes : Le PMI manufacturier, prévu stable à 50,1, s’établit finalement à 49,1 et le PMI des services recule également, passant de 50,1 à 49,1.
- Les marchés chinois ont été fermés mardi dernier pour le Nouvel An et rouvriront le 4 février.
- Sur le front des résultats d’entreprises :
- LVMH a publié une croissance de seulement +1 % sur l’année 2024, ce qui a déçu les analystes, notamment après la bonne surprise des résultats de Richemont.
- Microsoft a présenté des résultats légèrement supérieurs aux attentes, mais la performance de son activité Cloud a déçu.
- Meta a impressionné avec une croissance de 21 % de ses revenus en glissement annuel.
- Tesla a raté le consensus, mais a tenté de rassurer en annonçant l’arrivée prochaine de ses robotaxis.
- Apple a dévoilé un résultat net supérieur aux prévisions, malgré des ventes d’iPhone inférieures aux attentes.
Banques centrales 💰
- Donald Trump a beau avoir demandé une baisse immédiate des taux, la FED est restée inflexible. Dans un contexte où le marché de l’emploi reste solide, l’économie continue de croître et l’inflation demeure stable, la banque centrale américaine n’a aucune raison de précipiter une baisse des taux. En effet, l’inflation tarde à revenir à la cible des 2 %, ce qui justifie la prudence des gouverneurs. De plus, comme l’a souligné Jerome Powell, l’incertitude demeure élevée sur plusieurs fronts : les droits de douane, la politique migratoire, les décisions budgétaires, la régulation financière.
- Tous ces facteurs pourraient avoir un impact significatif sur l’inflation et devront être soigneusement analysés par la banque centrale avant toute décision. En décembre dernier, la FED avait indiqué prévoir deux baisses de taux de 25 points de base en 2025. L’année ne fait que commencer, et ces prévisions pourraient évoluer en fonction des données à venir.
- Comme prévu également, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, les ramenant à 2,75 %. Cette décision, prise à l’unanimité, était largement anticipée par les économistes et les marchés. Malgré une inflation encore supérieure à la cible, et même en légère remontée en décembre en raison du rebond des cours du pétrole, la BCE continue d’anticiper un retour progressif vers les 2 % au cours de l’année. Par ailleurs, la hausse des salaires commence à ralentir, un élément clé dans la gestion des pressions inflationnistes. Les taux d’intérêt devraient donc continuer de baisser progressivement jusqu’à atteindre le taux neutre. Toutefois, il est encore trop tôt pour Christine Lagarde de préciser à quel moment la BCE mettra fin à son cycle d’assouplissement monétaire. Une étude détaillée sur le "taux neutre" sera publiée par la BCE le 7 février prochain.
- Jeudi, la Banque d’Angleterre devrait, elle aussi, abaisser ses taux directeurs de 0,25 %, les ramenant de 4,75 % à 4,5 %. L’économie britannique stagne, et hormis la croissance des salaires, qui a surpris à la hausse, les principales mesures de l’inflation suivies par les gouverneurs sont en baisse. Selon les économistes, trois baisses de taux de la Banque d’Angleterre sont attendues cette année.
Performances 📊
- Les actions internationales sont restées globalement stables la semaine dernière, enregistrant une progression de 0,4 % en euros. Dans le détail, les actions japonaises affichent la meilleure performance avec une hausse de 2,7 % en euros. Les actions de la zone euro et les actions émergentes progressent respectivement de 1,3 % et 1,2 %. Les actions américaines, en revanche, reculent légèrement de -0,06 % en euros. Au niveau mondial, trois secteurs se distinguent par leurs performances positives sur la semaine. Le secteur des télécommunications progresse de 3,6 %. La consommation courante enregistre une hausse de 2,7 %. Le secteur de la santé progresse de 2,4 %. À l’inverse, les secteurs les plus pénalisés sont : l’industrie, en recul de -0,7 %, l’énergie, qui perd -2,1 % et la technologie, en nette baisse de -2,9 %.
- Les taux d’intérêt ont légèrement reculé sur la semaine. Aux États-Unis, les taux à 10 ans baissent de 8 points de base, passant de 4,62 % à 4,54 %. En Europe, les taux à 10 ans allemands suivent la même tendance, reculant de 2,54 % à 2,46 % (-8 points de base). Le taux CMS à 10 ans enregistre une baisse plus marquée, perdant 11 points de base, pour s’établir à 2,40 % contre 2,51 % la semaine précédente. Par ailleurs, le spread entre les emprunts français et allemands à 10 ans continue de se resserrer légèrement, passant de 75,5 à 73,6 points de base.
- Concernant les matières premières, L’or progresse de 1,6 % sur la semaine. Le pétrole poursuit sa baisse, enregistrant un repli de -1,9 %. L’euro s’est affaibli face au dollar, reculant de 1,0493 à 1,0362.
À suivre cette semaine 💡
- La semaine sera marquée par plusieurs événements majeurs, tant sur le plan macroéconomique que sur le front des résultats d’entreprises. L’attention des marchés se portera notamment sur la réaction aux nouveaux droits de douane instaurés par Donald Trump, qui auront des répercussions à l’échelle mondiale. En parallèle, les investisseurs suivront de près les publications des chiffres de l’emploi aux États-Unis, les indicateurs PMI en zone euro et aux États-Unis, ainsi que les résultats des grandes entreprises technologiques.
- Aux Etats-Unis, cette semaine est celle des chiffres de l’emploi, avec mardi, la publication du rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi, mercredi la publication des créations d’emplois non agricoles selon l’ADP et vendredi la publication des créations d’emplois non agricoles, attendues en baisse à 154 000 en janvier contre 256 000 en décembre. Le salaire horaire moyen devrait progresser de 0,3 %, comme en décembre. Le taux de chômage est attendu stable à 4,1 %.
- Sur le front des indices PMI, l'indice PMI manufacturier de S&P Global est attendu en hausse à 50,1 en janvier contre 49,4 en décembre. Les données de l’ISM prévoient une progression plus limitée, avec un indice manufacturier qui passerait de 49,2 à 49,3. L’indice PMI composite de S&P Global est attendu en forte baisse, à 52,4 contre 55,4 en décembre, en raison d’un repli de la composante des services, qui chuterait de 56,8 à 53,1. L’ISM présente une vision légèrement différente, anticipant une hausse de l’indice PMI non manufacturier à 54,2 contre 54,1 en décembre.
- En zone euro, l’inflation est attendue stable à 2,4 %, tandis que l’inflation core (hors alimentation et énergie) pourrait reculer légèrement de 2,7 % à 2,6 %. L’indice PMI manufacturier pour janvier est attendu en hausse à 46,1 contre 45,1 en décembre. L’indice PMI composite de S&P Global progresserait à 50,2 contre 49,6 en décembre, repassant ainsi en territoire d’expansion. Le PMI des services, en revanche, est attendu en léger recul à 51,4 contre 51,6 en décembre.
- La semaine sera également marquée par la poursuite des publications de résultats d’entreprises. Nous surveillerons en particulier, lundi : Palantir, mardi : Alphabet, mercredi : Novo Nordisk et Jeudi : Amazon et L’Oréal.
À lundi prochain !