Yomoni : investissez mieux !

Crise sanitaire, confinement, commerces non essentiels fermés pendant plusieurs semaines....

Vous avez peut-être remarqué que vos économies avaient significativement augmenté ces derniers mois. Voulant vous prémunir face à un avenir économique incertain, vous avez peut-être délaissé les investissements boursiers au profit des livrets bancaires, fonds à capital garanti, crowdfunding immobilier ou encore BPIFrance Entreprise 1, le nouveau fonds lancé par Bruno Lemaire.

Privilégiant à votre sens des placements sûrs, vous n’avez peut-être pas conscience des risques qui se cachent derrière cette sécurité apparente.

Les livrets bancaires

Les livrets bancaires sont clairement les grands gagnants de cette période si particulière. En effet, la collecte mensuelle en Janvier 2020 sur le livret A ou encore le Livret de développement durable (LDD) atteignait 4,54 milliards d’euros contre 7,39 milliards à la fin Avril : l’épargne de précaution a quasiment doublé. Et pour cause, durant cette période les marchés financiers enregistrent des baisses historiques.

Pour autant, et comme son nom l’indique, il s’agit d’une épargne de précaution. Certes le capital est garanti, la liquidité est assurée mais, très clairement, les rendements plafonnent à 0,5% et ne préservent en rien votre pouvoir d’achat.

La conséquence est simple : au-delà de trois mois de salaires mensuels ou éventuellement le provisionnement d’un projet à court terme (entendez par là sous 2 ans), vous perdez de l’argent sur ces placements. Vous subirez, à trop épargner, l’érosion monétaire.

Je n’aborderai même pas le sujet de l’inflation mais tout simplement celui de l’évolution du coût de la vie sur des choses aussi simples que les denrées alimentaires ou l'immobilier par exemple… En stagnant sur vos livrets bancaires, au-delà de votre épargne de précaution, vous ne pourrez plus vous acheter la même chose d’ici quelques années.

De plus, il me paraît important de préciser que la performance de ces livrets est corrélée aux taux directeurs, eux-mêmes négatifs depuis un moment.

En clair, leur rendement ne risque pas de s’améliorer tout de suite.


Les fonds à capital garanti

Les fonds à capital garanti sont des fonds où, en apparence, vous ne pouvez pas perdre votre capital de départ. Il existe deux grandes catégories : le fonds euro d’une part, et les produits structurés d'autre part (aussi appelés fonds à formule). Même si leurs fonctionnements sont clairement différents, ce que vous devez retenir ici c’est que la garantie n’est jamais gratuite.

Concernant le fonds euro, le prix de la garantie se répercute très clairement par une absence de rentabilité. En effet, l’adage “qui peut le plus peut le moins” s’avère tout aussi vrai en sens inverse et devient parfaitement mis en lumière par ce type d’investissement.

D’ailleurs, nous parlons d’investissements mais, face à la baisse continue de son rendement (qui ne risque pas de s’arrêter d’ailleurs), nous devrions en fait parler d’épargne, même si son accès se fait uniquement par le biais de l’assurance-vie.

Certes il reste légèrement plus rentable qu’un livret A, sachez pour autant qu’en cas de difficultés, il peut néanmoins s’avérer moins liquide. En cas de grandes difficultés, l’amendement Sapin 2 autorise les assureurs à limiter la liquidité de ces fonds, sur des périodes pouvant aller de 6 mois à 2 ans.

Cumulé à vos différents livrets, vous vous rendrez ainsi peut-être compte qu’une partie importante de votre patrimoine financier risque de subir une érosion monétaire au cours des années à venir.

Dernier point assez important : cette fameuse garantie pourrait être remise en cause dans un futur proche.

En effet, vous n’êtes pas sans savoir que l’accès à ce type de support a fortement été limité depuis le début de l’année 2020. Il est aujourd’hui difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver un contrat d’assurance-vie proposant un investissement 100% en fonds euro qui ne soit pas accompagné de frais de gestion plus importants, de frais d’entrée faramineux ou d'une contrainte d’investissement en UC.

Sachez que depuis quelques mois, un assureur à même été jusqu’à réduire la garantie en capital de son fonds euro, passant de 100% garanti à 98%. Et c’est assez logique : comment peut-on vous proposer un support d’investissement garanti alors que l’argent placé sur des supports non risqués coûte de l’argent?

Les fonds structurés, appelés aussi "à formule", ont eux aussi le vent en poupe depuis le dernier krach financier de mars. D’ailleurs, ils tirent généralement leur épingle du jeu dans les périodes de forte incertitude.

En pratique, on vous propose d’investir dans un fonds qui est, certes garanti en capital mais dont la performance finale est tributaire d’un scénario de marché précis et d’une formule de calcul.

En clair, soit le scénario envisagé se réalise et vous gagnez une performance capée et établie en amont, soit il ne réalise pas mais vous ne perdez pas votre capital.

A priori, et vu sous cet angle, pas grand chose à perdre ! Et pourtant, sachez que cette garantie en capital n’est pas gratuite.

En effet, sachez tout d’abord que, sur ce type de fonds, vos capitaux sont bloqués sur une échéance pouvant aller de 2 à 10 ans. Si jamais vous souhaitez ressortir avant cette date, cela peut s’avérer soit impossible, soit très coûteux en frais de sortie.

Or, si le scénario envisagé ne se concrétise pas sur la durée et que cette même durée est de 5 ans et plus, cela vous rapportera in fine moins qu’un Livret A.

Par ailleurs, comme précisé plus haut, la performance est généralement capée à la hausse. C’est-à-dire qu’en cas de scénario favorable, vous ne ferez pas la performance de marché qui peut être plus importante. En effet, les frais de gestion (aussi appelés frais courants) sont généralement très importants sur ces supports et viennent donc grever une partie de votre rentabilité.

Le couple garantie-performance fait rarement bon ménage : pensez-y!

Découvrez le projet qui vous ressemble

Le crowdfunding immobilier

Voici un autre asset à qui la crise sanitaire et financière a profité : le crowdfunding immobilier. Avec ce type d’investissement, et de manière un peu caricaturale, vous prêtez de l’argent à des promoteurs immobiliers sur des durées courtes, ne dépassant pas les 24 mois. Vous êtes évidemment rémunéré pour ce prêt et les rentabilités peuvent facilement atteindre des rendements à deux chiffres.

A partir du moment où la plateforme (qui joue le rôle d'intermédiaire entre vous et les promoteurs) est sécurisée, l’opération est clairement intéressante.

Néanmoins, assimilée à de l’immobilier, elle porte parfois à confusion. En effet, chez bon nombre d’épargnants, l’immobilier est un asset rassurant qui n’est pas soumis à la volatilité de marché et dont la valorisation progresse dans le temps.

D’ailleurs, qui d’entre nous n’a pas dans son entourage une personne ayant fait un bon coup immobilier sur un studio ou même sur sa résidence principale ?

Pour autant, il nous paraissait important ici de bien préciser que vous n’investissez pas directement dans la pierre. Vous prêtez de l’argent pour la réalisation d’un projet immobilier prédéfini. Mais à aucun moment vous ne détenez un acte de propriété. L’opération peut se dérouler sans encombre, à condition bien sûr que le projet soit conduit jusqu'à son terme.

Aussi, nous recommandons d’être très vigilant quant à l’intermédiaire avec qui vous réalisez ce type d’opérations mais également quant au montant que vous y investissez. Le principal atout de cet asset est d’apporter un peu de diversification et de rendement à l’ensemble de votre patrimoine.


BPIFrance Entreprise 1

Le dernier placement que nous évoquerons ici est le dernier né de cette crise sanitaire. Il est qui plus est directement promu par Bercy. Cela lui confère, ne nous le cachons pas, un sentiment de placement sûr, pour ne pas dire garanti.

Mais qu’en est-il vraiment ?

À la base, l'initiative est louable : face à la crise sans précédent liée aux effets négatifs du confinement, beaucoup de TPE et PME se retrouvent en grande difficulté. En parallèle, comme nous l'avons évoqué plus haut, l’épargne des français explose sur les livrets.

Le gouvernement a donc décidé de promouvoir un Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR) qui vous permet d’investir dans un fonds regroupant environ 1500 sociétés et d'ainsi soutenir l’économie française, tout en faisant des plus-values. Le montant de départ est fixé à 5000 €, la durée de placement est bloquée sur 5 ans et les rendements attendus affichent 5 à 7%.

Pour autant, absolument rien n’est garanti dans ce placement : ni le rendement ni votre capital investi. Il s’agit en effet de private equity, soit un investissement dans des sociétés non cotées sur les marchés boursiers.

Autre point qui nous paraît important, les frais de gestion (appelés aussi frais courants) sont vraiment très importants : 3,92% par an.

Nous n’avons pas de problème particulier avec ce type de fonds mais la communication qui en a été faite porte clairement à confusion. Trop de raccourcis et d’amalgames ont été faits avec le livret. Or comme vous l’aurez compris je l’espère, nous sommes sur des supports diamétralement différents.

À titre d’information et pour conclure cette partie, dans un patrimoine financier organisé selon une logique analogue à la pyramide de Maslow, le private equity ne doit pas excéder 5% de votre patrimoine financier.

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