Pour cette Tribune, nous recevons Saskia, cofondatrice de Virgil et Spoune.
Spoune, c'est une newsletter qui vous promet de devenir "money smart" avec deux mails par mois, concrets et pratiques. Mais ici, Spoune répond pour nous à une question simple : sur quel poste budgétaire économiser ? Comment créer un magot dont profitera votre "moi du futur" sans avoir eu l'impression de gâcher sa jeunesse ?
Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, avec mes remerciements à Yomoni pour l'open mic.
Ah, le temps où le livret A était le passeport pour un empire immobilier ! On dirait pas comme ça, mais ça fait rêver. Enfin, ça faisait rêver. Il fut un temps où économiser des bouts de chandelle, ça rapportait un max. Où la surconsommation de pâtes premier prix pouvait financer l’achat d’un appartement. Parce que tout le monde n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, voici les vrais secrets de la richesse !
Je vais tout de suite pleuvoir sur votre festival : vous n’irez pas bien loin en économisant vos tickets restaurants pour faire vos courses. Voilà c’est dit. En plus, l’odeur de votre popote qui chauffe dans le micro-ondes, l’open space n’en peut plus. La preuve en images :
S’enrichir en radinant à mort ? Comme dirait Calvin, c’était acceptable dans les années 80
Penser s'enrichir en volant des sucres (et des touillettes) dans les cafés, c’est so 80’s. En fait, ce genre d’économie était rentable à l'époque où les taux d'intérêt étaient plus proches de 10%, que de 0% comme c’est le cas aujourd’hui. Et même si votre banquier n’a pas changé son discours, les perspectives sont radicalement différentes. Exemple concret : si Elon commence à mettre 100 euros de côté chaque mois à l'âge de 20 ans il pourra, à l'âge de 60 ans…. acheter un parking à Paris (50k€). Et ça, c’est ce à quoi Elon pourrait prétendre si le taux du livret A reste à 0,5%. Alors que si le taux à 9% de 1980 était resté constant dans le temps, Elon aurait mis 370k€ de côté. Ça fait un très beau parking où garer sa Tesla K2000! Si nos parents pouvaient espérer se payer des appartements en raccommodant nos chaussettes, nous n'irons pas loin en nous privant de dessert.
Je sais, la première fois ça vous en bouche un bitcoin. Mais avant de tout mettre sur les cryptos, on peut vous donner quelques billes pour vous faire des ronds.
C’est très tentant de se dire qu’avec un peu de discipline vous serez le roi du pétrole. Il y a du vrai, mais ça ne suffit pas.
On vous comprend quand vous ne voulez pas faire moit-moit avec votre moitié quand il/elle prend une entrée et un café gourmand alors que vous vous cantonnez à la salade de chèvre chaud. Il y a toujours du gras (c’est la vie).
Il suffit de regarder un peu ses habitudes pour voir tout ce qu’on pourrait mettre de côté : le Uber au lieu du métro, le Deliveroo au lieu du bon petit plat, le Dynamo au lieu du tour du périph au pas de course. Mais si vous regardez un peu au-delà, il y a deux risques.
Petit un, vous allez finir par passer pour une pince. Ok, il y en a toujours une dans un groupe de potes, mais autant que ça ne soit pas vous, non ? Comme dit le proverbe russe: “les radins paient toujours deux fois”.
Non, vous n’avez pas les moyens de vous acheter quelque chose de pas cher. Essayons : à quoi bon acheter ces chaussures 300 euros alors que le même modèle existe à 45 euros chez un concurrent moins réputé ? Un mois après, vous marchez sur la France, et vous retournez fissa vous acheter des chaussures « de nécessité ». Mieux vaut investir dans la qualité, sur le long terme vous ferez de vraies économies.
Petit deux, vous allez cesser de kiffer. Si on analyse de près où part votre argent, le calcul est plutôt vite fait #WillHunting:
Salaire: 30% impôts, 40% loyer, 20% alimentation
En fait, les économies de bouts de chandelle vous font économiser sur les 10% restants, aussi appelés “les petits plaisirs de la vie”. Pour économiser 5% cela revient à dire que vous devez diviser votre plaisir par deux ! Or, avec le biais de restriction, si vous vous privez des profiteroles au restaurant, vous multipliez les risques de tout claquer dans un carré VIP au Macumba. Comme disent les Anglais, penny wise and pound foolish.
Il y a toujours moyen de faire des économies, certes. Globalement méfiez-vous :
- “Du syndrome de la salle de sport” L’abonnement gratuit trois mois et exorbitant pour le restant de vos jours, que vous ne pouvez résilier qu’après un procès collectif. Ces modèles sont fondés sur vos pires vices : l’absentéisme et la paresse. Si c’est viable, c’est que la grande majorité des abonnés (qui sous-utilisent) payent pour les autres (qui en profitent à fond). Sus, de même, aux frais bancaires, ou aux outils hyper perfectionnés que vous utilisez une fois par an (et mal) : non, avoir la batterie de cuisine de Jamie Oliver ne vous rendra pas un maître queux.
- Du prix de la flemme : Uber, Amazon... leurs vrais concurrents, ce ne sont pas les restos en bas de chez vous ou la librairie du coin, mais votre propre paresse. Additionnez les VTC, les burgers qui arrivent en 45 minutes et coûtent 20 euros, contre moitié moins de temps et d’argent si vous daignez mettre la main à la pâte. Félicitations, vous avez le prix de votre flemme.
- Du bordélisme exorbitant : combien de fois avez-vous racheté un sac parce que vous aviez oublié le vôtre chez vous ? Zappé un remboursement de sécu parce que vous aviez la flemme de renvoyer la feuille ? Allez, un peu de discipline personnelle : un tote bag à portée de main, un prélèvement automatique pour votre épargne (pourquoi pas chez Yomoni, tiens), des rendez-vous médicaux réguliers. Vous économisez de l'argent en dépensant de l’argent, et votre moi du futur va vous adorer.
Évidemment, maintenant que vous allez au boulot à pied et que vous ne sortez plus qu’une fois par mois, vous voilà riche de 15 000 euros épargnés (on vous dit ici ce qu’il ne faut pas faire avec). C’est là que vous retrouvez votre Old Friend, l’imprévu. Adieu veaux, vaches, cochons, mais on a évalué ici combien ça coûte un enfant.
Allez, cessons de tourner autour de la tirelire : il vaut mieux devenir propriétaire pour faire des économies d’envergure.
Le meilleur moyen, c’est de faire des économies sur votre plus gros poste de dépense : le loyer. Ça représente, tout bien pesé, environ 40% de vos dépenses. Oubliez les chandelles, visez les chandeliers et les moulures au plafond, Kevin. Dès lors que vous avez prévu de rester au même endroit plus de 2 ans, devenir propriétaire est de loin le meilleur service à rendre à votre porte-monnaie. Oui, mais sans sacrifier votre liberté, la deuxième chambre et votre quartier préféré ? Heureusement, il y a Virgil pour cesser les compromis insupportables et vous éviter de rester esclave de votre loyer.
Et puis un jour vous vendrez votre bien. Vous aurez l’esprit tranquille en ayant tout placé chez Yomoni. Vous pourrez regarder votre moi de 30 ans en lui disant, ah ! c’tait l’bon temps.
Pssst ! Et pour que votre moi du futur vous voue un culte, vous trouverez ci-dessous toutes les économies qu’il ne faut PAS faire.
- L’assurance habitation. N’en faites juste pas l’économie. On vous en parle ici
- Le matelas.
- Les yeux : opérations, verres, lentilles… bref, déconnez pas avec la vue. Longue vue à vous !
- Les dents. Tapez « carie » sur Google Images. Voilà. Maintenant tapez voir “tarifs chirurgie dentaire” ?
- Les meubles : mieux vaut s’offrir un beau meuble qui vous suivra partout plutôt qu’un meuble au nom imprononçable que vous verrez partout. Un jour vous ne pourrez tout simplement plus le voir du tout.
- Les huîtres.
- Le champagne pour aller avec.
- La nounou. Question de fidélité en cas de coups durs. C’est tous les combien les épidémies de gastro déjà ?
- Les vaccins du chat
Si vous voulez plein de conseils sympa pour devenir money-smart, on a une chouette recette pour ça. Alors, see you Spoune ?
Saskia de Spoune
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