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Troisième confinement, et alors ? Ne nous trompons pas d’échelle...

Troisième confinement, et alors ? Ne nous trompons pas d’échelle...


Quelles conséquences d’un éventuel nouveau confinement sur l’économie, les marchés et vos portefeuilles ?

Tout d’abord, rappelons une évidence : un nouveau confinement en France n’aurait qu’un effet minime sur les marchés boursiers internationaux. Même si la France joue un rôle économique important dans le monde, elle n'est pas le centre du monde !

Même si l’on restreint la question à l’échelle de la France, les effets d’un confinement sur le CAC 40 sont difficilement anticipables : les plus grandes capitalisations boursières françaises sont LVMH, L’Oréal, Total et Sanofi, des entreprises très internationales bien plus sensibles à la conjoncture mondiale qu’aux effets d’un confinement de quelques semaines en France.

Cette question a surtout de l’importance pour nos confrères gérants de stock picking, qui sélectionnent une à une les valeurs qui leur semblent prometteuses, chacune pouvant représenter un poids important dans leur fonds. Le confinement, qui gèle l’activité économique pendant un certain temps, affecte nécessairement la vie de ces entreprises, surtout si elles sont elles-mêmes moins diversifiées que les géants du CAC. Cette tâche est rendue d’autant plus difficile que les marchés anticipent : il est fréquent d’avoir des réactions surprenantes à des nouvelles qui, on ne le constate qu’après, étaient finalement “déjà dans les cours”.

Mais ce n’est pas notre enjeu non plus. Si vous nous avez confié votre épargne, vous le savez : notre stratégie consiste à investir votre épargne de façon très diversifiée, sans chercher à sélectionner des entreprises particulières.

Trop nous focaliser sur les effets immédiats et locaux d’un hypothétique confinement serait, pour nous, se tromper d’échelle géographique, sectorielle, mais aussi temporelle.

Quels ajustements tactiques pour vos portefeuilles ?


Chez Yomoni, les allocations d’actifs sont construites autour d’une allocation stratégique cible, destinée à offrir à chaque profil de gestion le couple rendement/risque le mieux adapté à long terme.

Ces allocations stratégiques, statiques, sont potentiellement modifiées à la marge par un ajustement tactique, à plus court terme. Nous utilisons principalement la macro économie et l’inflation pour piloter ces ajustements.

Sous ces angles, quelles ont été les conséquences des précédents confinements, et quel effet aurait un troisième confinement ? Lors du second confinement, on a pu constater que les modes d’organisation se sont adaptés : il y a moins de surprise et davantage de prévisibilité. Certes, la consommation baisse mécaniquement, mais les indicateurs PMI expriment clairement une résilience.

Le PMI est un indicateur de confiance de l’économie. Il est compris entre 0 et 100 : une valeur inférieure à 50 indique une contraction de l’activité d’un secteur économique, une valeur supérieure à 50 une expansion.

En zone euro, l’industrie est restée dynamique en décembre avec un PMI manufacturier à 55,2 contre 55,5 le mois précédent. L’indicateur des services, qui représente plutôt la consommation, a continué à se rétracter, mais à un rythme moins important qu’au mois de novembre : il valait 46,4 en décembre contre 41,7 le mois précédent. Ce même indicateur des services avait atteint 11,2 lors du premier confinement !

Bref, l’économie s’adapte, comme elle l’a toujours fait.

Sur le plan monétaire, les marchés peuvent compter sur l’action coordonnée des banques centrales, qui, en maintenant les taux très bas, compressent le coût de la dette.
Cela permet aux entreprises et aux États de passer la période sans réel surcoût et évite la trop faible inflation. Le risque inflationniste n’est pas à craindre : la lutte des banques centrales ces dernières années était justement de trouver des moyens de relancer cette dernière.

Les marchés anticipent la sortie de crise


Quelles conséquences sur les marchés ?

Les marchés ne sont pas un reflet de l’économie dans un miroir : ils l’anticipent. Cependant, ils ont des horizons de temps très variables. Parfois ils utilisent une (très) longue-vue pour intégrer d’hypothétiques profits futurs dans les valorisations du moment. Parfois, ils sont au contraire très myopes, refusant de voir plus loin que les mois à venir.

En ce moment, les investisseurs ne se focalisent pas sur les confinements, mais un peu plus loin : sur la sortie de crise.

Cela s’observe dans le comportement des marchés boursiers des pays où une nouvelle vague de confinement a déjà démarré, notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont adopté des mesures plus restrictives qu’en France. Les marchés n’ont pas brutalement décroché : les progrès de la vaccination ont pris le dessus dans l’esprit des investisseurs. En outre, comme indiqué en préambule, la forte internationalisation des entreprises dilue le facteur local dans les mouvements de titres.

Nous estimons que cela va continuer. Dans les mois à venir, les oscillations à court terme se feront au rythme de la campagne internationale de vaccination et de ses nombreuses incertitudes : la logistique, l’efficacité des vaccins sur les variantes du virus, la spéculation sur l’acquisition de l’immunité collective...

Les confinements et leurs effets font désormais “partie du parcours”.

Enfin, notons que, malgré les déceptions initiales sur le rythme de vaccination, la campagne à l’échelle mondiale est assez exceptionnelle et rassurante quant à la capacité de la communauté internationale à s’organiser pour un projet de grande ampleur.

Nous conservons notre biais tactique procyclique, sans remettre en cause la stratégie


Un éventuel confinement en France aura un impact sur l’activité économique locale : c’est indéniable et mécanique. Cependant, ces impacts seront de moindre ampleur que les précédents car l’économie sait s’adapter.

Quant aux marchés, ils ont les yeux focalisés sur la sortie de crise et considèrent la situation internationale avant la situation locale. Ils oscilleront au gré des espoirs et déceptions, le temps qu’il faudra.

Dans ce cadre, nous conservons notre biais procyclique mis en place ces derniers trimestres, destiné à accompagner un rebond de l’économie.

Rappelons qu’il s’agit d’un ajustement tactique, qui ne remet certainement pas en cause l’allocation stratégique de chacun des portefeuilles que nous gérons pour vous, ces dernières étant bâties pour le long terme, et faites pour passer outre les chocs… confinement ou pas.

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