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Quel est le bon moment pour investir ?

Quel est le bon moment pour investir ?

Le market timing désigne l’action de choisir les bons moments pour investir.

Terry Smith est le fondateur de Fundsmith, l’une des sociétés de gestion britanniques les plus performantes : on le surnomme parfois le Warren Buffett britannique.

Il estime qu’il y a deux sortes d’investisseurs :

  • ceux qui savent qu’on ne peut pas gagner d’argent avec le market timing,
  • et ceux qui ne le savent pas encore.

En effet, dans l’imaginaire populaire, investir ou trader revient à choisir le bon moment sur les marchés. On s’imagine des traders surexcités qui crient buy and sell au téléphone, en réaction à la moindre nouvelle. Des analystes et des stratégistes qui cherchent des indices pour anticiper la direction des marchés.

Rarement sont évoqués les investisseurs passifs, patients, qui amassent des fortunes dans le calme.

Ces derniers se concentrent sur ce qu’ils peuvent contrôler : le contrôle des frais et la gestion du risque, en ignorant ce qui est hors de leur portée : les mouvements des marchés.

C’est moins glamour, moins vendeur pour la presse et l’industrie du cinéma, évidemment. Mais bien plus efficace pour la performance des fonds gérés !

Qu’en est-il en 2023 ?

Aujourd’hui, vous hésitez peut-être à investir. Après tout, le contexte politique international est difficile. Les taux d’intérêt sont remontés, l’inflation est élevée et on parle de baisse des prix de l’immobilier.

Mais rappelez-vous : il y a trois ans, on parlait de planète à l’arrêt, de pandémie. Quelques années auparavant, les inquiétudes venaient des prix du pétrole, des faillites bancaires, de la déflation…

Il y a toujours de quoi s’inquiéter, mais cela n’a jamais empêché les marchés de progresser à long terme.

La preuve en image : malgré les tensions économiques successives, entre 1993 et 2023 les performances du MSCI World Index (Portefeuille des 1500 capitalisations boursières les plus importantes dans le monde) n’ont cessé de progresser.

D’ailleurs, les incertitudes font partie intégrante de ce que les économistes appellent “la prime de risque” : sans ces risques, il n’y aurait aucune performance.

Il faut savoir passer outre les moins-values latentes

En 2022, fait rare dans l’histoire, les actions et les obligations ont baissé conjointement. En règle générale, ces deux classes d’actifs sont combinées dans les portefeuilles pour atténuer le risque : elles ont tendance à monter à long terme, mais pas au même moment.

En général, lorsque l’une monte, l’autre baisse, et vice-versa. Cet effet est particulièrement recherché pour réduire le risque via la diversification, mais cela n’a pas fonctionné en 2022.

L’investissement en bourse n’est pas un parcours linéaire. Il est normal de subir des hausses et des baisses, et les personnes ayant investi en 2022 peuvent connaître actuellement des moins-values latentes.

Cela ne change rien aux perspectives à long terme. Si l’horizon de gestion est de plusieurs années, il est inutile de se focaliser sur la performance d’une année. D’ailleurs, l’année 2023 a en partie corrigé cette baisse, et les portefeuilles diversifiés ont déjà récupéré près d’un tiers de la baisse (le détail sur la page des performances des profils Yomoni).

Le market timing est impossible… et surtout inutile

Le market timing est extrêmement difficile, et il est facile de comprendre pourquoi.

Outre l’aspect prévision des marchés, il faut aussi avoir une force d’auto-conviction et une discipline extrême. Être convaincu que l’on pourra quitter les marchés lorsque l’on est en confiance et que tout va bien, car c’est dans ces périodes que les marchés sont hauts.

Et, à l’opposé, lorsque les marchés sont bas et que les perspectives sont terribles, plutôt que de fanfaronner en disant que vous l’aviez prévu, il faut au contraire opérer un extraordinaire volte-face et passer acheteur.

C’est éprouvant pour les nerfs et statistiquement impossible.

Fort heureusement, ce n’est pas nécessaire.

Dans un précédent article (Investir au plus bas, est-ce rentable ?), nous avions posé les calculs : le market timing, même très bien réalisé, est assez peu rentable à long terme.

En effet, avec des versements programmés, la différence entre bon market timing et un mauvais market timing se joue à environ plus ou moins 0,15% de performance par an sur longue période. Autant dire, l’épaisseur du trait.

Inutile donc de chercher à anticiper les mouvements de marché.

Retarder un investissement dans l’attente d’un bon moment paie rarement. Vous risquez surtout de rater beaucoup de gains en attendant patiemment que vous soyez confiant et heureux d’investir, sans garantie objective que vous pourrez réellement agir, car les points bas sont souvent des périodes de stress.

Nul ne sait quel sens prendront les marchés, et les performances passées ne présagent pas des performances futures.

Mais si l’on estime que la tendance à long terme est haussière, comme elle l’a été au cours des derniers siècles, il n’y a pas de meilleur moment qu’aujourd’hui pour investir, ou pour réinvestir.

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CONTRIBUTEUR EXTERNE. Nicolas a passé 15 ans dans la gestion d'actifs et la finance d'entreprise. Il aime partager son expertise de façon pédagogique.

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