Yomoni : investissez mieux !

N’attendez pas les points bas pour investir : la preuve en images

Beaucoup d’investisseurs se concentrent sur le “timing” de leur investissement. Ils se posent sans cesse des questions du type :

  • Est-ce le bon moment pour acheter ?
  • Les marchés ne sont-ils pas trop hauts ?
  • N’y a-t-il pas un risque de correction, voire de krach ?

Mais souvent, les mêmes investisseurs se refusent d’acheter après une forte baisse : ils attendent que les marchés baissent davantage, puis ratent le rebond...

Jusqu'au nouveau point haut !

Cela vaut-il la peine de se poser toutes ces questions ?

Non, pour plusieurs raisons :

  • D’abord, la performance passée ne donne aucun indice sur la performance future. Une bonne année boursière peut donner lieu à une nouvelle bonne année comme à une mauvaise. Un nouveau plus haut peut mener à une hausse comme une baisse.
  • Ensuite, parce que, si l’on admet que les marchés ont tendance à progresser à long terme (poussés par l’inflation, les bénéfices des entreprises et la prime de risque, entre autres), alors conserver des liquidités est statistiquement perdant : il faut investir le plus tôt possible afin de rester exposé le plus longtemps possible.
  • Enfin, parce qu’il faut raisonner à long terme. Faire le bon choix de timing ne concerne généralement qu’une petite somme, noyée dans un patrimoine global et diluée dans le temps pendant toute une vie.

Dans cet article, nous avons essayé de mettre un chiffre sur ces belles paroles. Nous allons mesurer ce que rapporterait la capacité (illusoire) de deviner les moments parfaits pour investir.

Notre méthodologie : un indice, trois comportements

L’indice : le MSCI World Net Return USD

Pour cette étude, nous sommes partis à la recherche d’une série historique aussi longue que possible. Nous avons utilisé le MSCI World en USD, disponible depuis le 31/12/1969.

Évidemment, nous aurions préféré avoir un indice en euros. C’était impossible : l’euro a été introduit en 1999. Il existe des historiques plus anciens, mais créés à partir de reconstitutions (mélange de DAX en Deutsche Marks, de CAC en Francs…) que nous avons jugés moins fiables.

Nous nous sommes procurés le MSCI World dividendes nets réinvestis, c'est-à-dire représentatif du patrimoine d’un investisseur qui aurait réinvesti les dividendes versés après avoir payé l’impôt dû sur ces derniers.

Pour les séries très longues, MSCI fournit des données au pas mensuel. Ainsi, lorsque l’on parle de plus haut ou de plus bas, il ne s’agit pas réellement du point bas de l’année, mais du cours de clôture mensuel le plus haut ou le plus bas, de l’année.

Enfin, les statistiques ont été récoltées début décembre 2021, elles sont donc arrêtées à fin novembre 2021.

Performance historique du MSCI World NR

Depuis fin 1969, l’indice MSCI World NR a été multiplié par 94 : 1 000 dollars sont devenus 94 000 dollars.

Le TRI de l’indice est proche de 9,2%. Le TRI, taux de rendement interne, représente en quelque sorte sa progression moyenne historique annuelle en tenant compte des intérêts composés.

Trois investisseurs, trois ambiances

En pratique, rares sont les épargnants qui investissent une unique fois dans leur vie. Dans la réalité, tout le monde épargne plus ou moins régulièrement, au fil des mois, au fil des ans, selon l’équilibre entre les revenus et les dépenses.

Nous avons donc imaginé trois investisseurs. Chacun dispose d’une capacité d’épargne de 1000 dollars par an. Tous l’investissent sur le MSCI World, mais à des moments différents :

  • Louise La Mouise investit systématiquement au point haut de chaque année. Elle n’achète que dans les périodes d’euphorie. La peur de passer à côté de quelque chose la fait agir au pire moment, chaque année.
  • Laurence La Chance privilégie les périodes de baisse. Elle investit au point bas de chaque année grâce à ses intuitions (et sa chance) hors du commun.
  • Jérôme Le Métronome n’a pas de talent particulier, il utilise les versements programmés pour placer chaque mois la même somme. Par conséquent, il investit peu ou prou au cours moyen de chaque année.

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Les résultats : l’évolution des patrimoines

Les graphes suivants représentent l'évolution des patrimoines de chaque protagoniste, qui investissent chacun 1000$ par an à différents moments de l'année.

Fort logiquement, Laurence, qui achète sur les points bas annuels fait une meilleure affaire que les autres. Mais dans quelle mesure ?

Et voici la même série en échelle logarithmique, qui donne une meilleure image des séries longues.

Ces trois stratégies mènent à des résultats différents, mais ces différences sont finalement assez peu significatives.

Après 52 ans de bons coups pour Laurence, 52 ans de poisse pour Louise, 52 ans de versements programmés pour Jérôme, les patrimoines de chacun sont les suivants :


Stratégie

Patrimoine total

Taux de rendement annuel

Louise La Mouise

Achat au plus haut annuel

1 209 714 $

9,35%

Laurence La Chance

Achat au plus bas annuel

1 437 121 $

9,80%

Jérôme Le Métronome

Achat à la moyenne annuelle

1 303 769 $

9,55%

Quelle que soit votre stratégie, vous auriez réalisé une performance proche de 9,55%, celle de Jérôme qui n’a aucun talent particulier. Les 52 000 $ investis progressivement sont devenus dans tous les cas plus de 1,2 million de dollars.

Votre talent ou votre malchance, s’ils étaient constants sur 52 ans, n’auraient fait varier votre TRI que de plus ou moins 0,25% par an autour de cette moyenne. Tout ceci se joue dans un mouchoir de poche.

Certes, il y a un peu plus de 120 000 $ d’écart entre la meilleure stratégie et la plus passive. Ce n’est pas rien évidemment. Mais il aurait fallu, systématiquement, sans aucune erreur, investir au point bas de chaque année, pendant 52 ans…

En pratique c’est irréaliste :

  • Votre boule de cristal peut fonctionner deux ou trois fois, elle ne fonctionnera pas 50 années de suite. En pratique, même si vous faites quelques “bons coups” certaines années, ils seront dilués dans toute votre vie d’investisseur.
  • Il est psychologiquement difficile d’acheter pendant un krach (vous souvenez-vous des pires moments du premier confinement en 2020 ? C’était le point bas)
  • Le temps passé à surveiller les marchés a un coût. Si vous passez 1 heure par mois à trouver le point bas, sur 50 ans cela représente 600 heures, soit… 25 JOURNÉES de votre vie, 24h/24. Est-ce que cela en vaut la peine ?

La morale ? N’attendez pas les points bas, ne craignez pas les points hauts, investissez régulièrement

Il ne sert à rien de chercher les bons moments pour investir. Le gain est négligeable par rapport à la progression historique des marchés. Pour les mêmes raisons, faire des mauvais choix de timing pendant 50 ans n’est pas si grave.

Alors relativisez ! Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler.

Il n'y a pas de meilleur moment pour investir

  • Restez investis ! Ne quittez pas le marché sous prétexte que vous le jugez trop haut. La seule bonne raison de sortir, c’est quand vous en avez besoin d’argent... Mais rester sur le bord de la route en attendant une baisse, là est le véritable risque sur votre futur. Ce risque est bien plus important que celui du supposé “mauvais moment”.
  • Pour mitiger le risque, ne jouez pas sur le timing. N’essaye pas de savoir quand entrer et sortir. En revanche, diversifiez. Actions, obligations, immobilier… Toutes les classes d’actifs ne montent pas et ne baissent pas en même temps. La diversification permet de profiter de la performance de chacune tout en diluant l’effet de leurs variations individuelles sur votre patrimoine global.

Alors n’attendez pas le bon moment pour investir : si vous avez des liquidités disponibles, le bon moment, c’est maintenant !

Les supports d’investissement présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

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