Le MSCI World, indice boursier de référence des actions internationales, existe en deux versions :
- Le MSCI World, avec près de 1600 valeurs
- Le MSCI World ISR, socialement responsable, qui ne comporte que 350 valeurs.
Comme nous l’avons vu précédemment, 5 filtres sont appliqués, le plus important étant la logique “best in class” : seules les entreprises les mieux notées sur les plans ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sont retenues.
Le MSCI World ISR reflète donc le “haut du panier” en terme d’investissement socialement responsable.
Dans cet article, entrons dans le détail. Voyons :
- Comment les filtres ISR modifient la répartition sectorielle des indices
- Des exemples d’entreprises ayant passé avec succès les différents filtres... ou ayant échoué
MSCI World et MSCI World ISR : les différences sectorielles
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L’énergie et les télécom, grandes perdantes de l’ISR
En théorie, la répartition sectorielle de l’indice MSCI World ISR devrait être identique à celle de son indice parent. Les indices ISR de MSCI n’adoptent pas de biais sectoriel a priori
Cependant, on constate tout de même des écarts, parfois non négligeables.
Ils sont causés par un gisement d'entreprises éligibles trop faible pour pouvoir atteindre la cible de 25% du poids de l’indice d’origine dans certains secteurs, comme l’énergie ou les services de télécommunication.
La nature ayant horreur du vide, cela profite aux valeurs ayant une capitalisation boursière importante et bien notées (comme Tesla dans le secteur des biens de consommation discrétionnaire), qui “poussent” le poids de leur secteur à la hausse.
Télécommunications et médias : Facebook, Google et Netflix exclus
Le secteur des télécommunications est celui dont l’écart de pondération est le plus important entre l’indice MSCI World ISR et son indice parent. Dans l’indice parent, il est en effet composé de 105 sociétés, dont les géants de la tech américaine tels que Facebook, Alphabet (Google) et Netflix, qui disparaissent de l’indice ISR, notamment en raison de leurs mauvais scores en termes de sécurité des données et de respect de la vie privée. Les principaux opérateurs de télécommunications américains (Verizon, AT&T et T-Mobile) sont également exclus de l’indice ISR, pénalisés par une protection jugée insuffisante de leurs salariés.
Finalement, le secteur n’est plus composé plus que de 19 valeurs dans l’indice MSCI World ISR. Des poids lourds de l’indice parent, il ne subsiste que The Walt Disney Company, grâce à ses bonnes performances en termes de gouvernance d’entreprise. On note aussi la présence des opérateurs de télécommunications européens dans l’indice ISR avec, entre autres, Orange, Swisscom et Telenor.
Énergie : grosse cure minceur, seules 6 sociétés sur 54 passent le filtre
Le secteur de l’énergie est significativement moins présent dans l’indice ISR que dans son indice parent : il ne pèse plus que 0,9 % de l’indice ISR !
Seules 6 sociétés sont présentes dans l’indice ISR (contre 54 dans l’indice parent), dont deux petites entreprises pétrolières (Phillips 66 aux États-Unis et Vopak aux Pays-Bas, ce dernier étant plutôt orientée stockage et négoce d’énergie que production), qui ont investi massivement dans la reforestation pour limiter leur empreinte carbone. Les autres sociétés opèrent dans le secteur du raffinage, de la distribution ou du transport d’hydrocarbures. Leurs poids dans l’indice sont très marginaux.
Valeurs technologiques : Microsoft seule GAFAM survivante, Apple mise dehors
Au sein des valeurs technologiques, le fait le plus marquant est l’absence d’Apple dans l’indice ISR. L'entreprise est notamment pénalisée par le recyclage jugé insuffisant de ses déchets électroniques et par le non-respect de la législation internationale antitrust. Microsoft, quant à elle, joue le rôle de figure de proue au sein de l’indice ISR. C’est la seule GAFAM présente !
Du côté des semi-conducteurs, le leader mondial Intel est également absent de l’indice ISR, au profit de Nvidia et ASML saluées, entre autres, pour les très bonnes conditions de travail qu’elles offrent à leurs salariés. Les sociétés de services informatiques (Salesforce, Accenture, SAP) occupent également une place importante grâce à leurs investissements dans la sécurité des données informatiques.
Grande consommation et distribution : Amazon sanctionné sur ses conditions de travail
Tesla occupe la deuxième place de l’indice MSCI World ISR, et la première place dans le secteur des biens de consommation. L’entreprise est naturellement très bien notée pour sa contribution à la réduction de l'émission des gaz à effet de serre, mais aussi pour sa très bonne gouvernance.
Plus globalement, le secteur de la consommation est mieux représenté dans l’indice ISR que dans l’indice parent. C’est le résultat des efforts déployés par les entreprises du secteur pour améliorer leur gouvernance et les conditions sociales de leurs salariés, en particulier aux États-Unis. Mais c’est également le fruit de leurs efforts à la réduction de leur empreinte carbone. PepsiCo, par exemple, obtient d’excellentes notes dans pratiquement toutes les catégories. De même les efforts environnementaux faits par Adidas et Nike leur ont permis d’avoir une bonne place dans les indices ISR.
Côté distribution, les canaux physiques sont largement privilégiés au détriment de la distribution en ligne, qui pêche notamment sur ses méthodes de management et le traitement de ses salariés. Mieux vaut travailler chez Best Buy que chez Amazon, grande absente de l’indice MSCI World ISR.
Les ETF ISR, pour investir responsable de façon efficace et diversifiée
On le voit au travers de ces quelques exemples, l’indice MSCI World ISR reflète les préoccupations légitimes de tout investisseur au sujet des conditions de travail, du respect de l’environnement, de la transition énergétique…
Investir en ETF avec un prisme ISR, c’est donc un moyen simple de s’exposer aux actions de façon diversifiée tout en ajoutant une composante responsable concrète et rationnelle grâce aux critères ESG, sans sacrifier la performance.
C’est aussi un moyen de faire pression sur les entreprises les moins vertueuses : à l’heure où l’investissement responsable décolle, être exclu d’un indice boursier ISR est assez humiliant pour un chef d’entreprise…
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