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Comment placer sa trésorerie d’entreprise ?

Comment placer sa trésorerie d’entreprise ?

Lorsque votre entreprise tourne bien, la trésorerie peut s’accumuler sur le compte courant. C’est généralement une bonne nouvelle… Mais laisser cette trésorerie sur le compte courant représente un manque à gagner : c’est courir le risque qu’elle se dévalorise avec l’inflation.

Comment placer sa trésorerie d’entreprise ?

Pour bien placer la trésorerie d’entreprise, les prérequis sont les mêmes que pour la trésorerie personnelle : vous devez avoir une bonne vision de vos horizons de placement.

Pour ce faire, raisonnez par strates. Vous pouvez avoir besoin de décaisser une partie de la trésorerie dans six mois pour payer une échéance fiscale par exemple, et un investissement majeur prévu dans deux ans, mais aussi constater qu’il existe un “fond de cuve” disponible pendant des années.

À chaque strate son produit de placement idéal.

Le fonds de roulement s’apparente à l’épargne de précaution : il doit rester disponible. Pour placer la trésorerie nécessaire pour les besoins de l’activité, vous pouvez choisir une solution de placement à disponibilité immédiate et risque nul.

C’est au-delà de ce fonds de roulement qu’il est possible d’aller chercher plus ou moins de potentiel, avec un risque proportionnel au potentiel de rémunération.

Attention !

Vous devez être certain que cet excès de trésorerie restera présent pendant l’horizon de temps considéré. Cela signifie que vous ne devez pas avoir de besoins d’investissements et/ou que les associés ne souhaiteront pas récupérer cet argent sous forme de dividende, rémunération ou remboursement de compte courant. En outre, vous devez disposer de suffisamment de trésorerie pour financer l’activité de votre entreprise et faire face aux aléas, ou disposer de sources de trésorerie alternatives en cas de besoin (lignes de crédit non tirées par exemple).

Du compte courant à l’investissement en bourse, voici un panorama aussi exhaustif que possible des solutions proposées pour la trésorerie d’entreprise. Elles s’appliquent aux personnes morales : entreprises (SA, SAS, SARL, EURL…), freelances dotés d’une personnalité morale, mais aussi SCI, holdings, associations…

Le compte courant rémunéré : disponible mais peu rémunérateur et sous conditions

Principe

Le compte courant rémunéré est un compte courant tout ce qu’il y a de plus classique, capable d’émettre et de recevoir des virements, relié à un chéquier et une carte bancaire… mais le solde est rémunéré, parfois au-delà d’un certain seuil, parfois dès le premier euro.

Horizon de placement

1 jour. Ce compte peut servir pour les besoins courants de l’entreprise.

Rémunération

Fixée librement par la banque, la rémunération est généralement légèrement inférieure aux taux monétaires. Attention : toutes les banques ne proposent pas de compte courant rémunéré ! Le produit est souvent réservé aux meilleurs clients… à savoir ceux qui jouent le jeu et souscrivent des produits bancaires chargés en frais ! Il n’y a pas d’argent gratuit…

Risque

Nul (hors défaut de la banque).

Compte à terme

Principe

Il s'agit d'un contrat entre une entreprise et une banque, dans lequel l'entreprise s'engage à déposer une somme d'argent pour une durée déterminée. En échange, la banque garantit un taux d'intérêt fixe sur la période convenue. Les sommes sont en théorie bloquées, toutefois, des possibilités de retraits sont parfois prévues, moyennant pénalités.

Horizon de placement

De 1 mois à 5 ans, voire davantage, avec souvent 30 jours de préavis

Rémunération

La rémunération du compte à terme pour entreprise dépend surtout de la durée de blocage. En général, plus la durée est longue, plus le taux d'intérêt est élevé. Cette rémunération peut être fixe ou variable (indexées sur l’Euribor par exemple) selon les modalités du contrat. Enfin, certaines banques peuvent proposer des comptes à terme à taux progressifs : plus le client reste investi, plus le taux grimpe.

Risque

Le principal risque est lié à la durée de blocage. En effet, si l'entreprise a besoin de cette somme d'argent avant la fin de la durée convenue, elle ne pourra pas y accéder sans payer de pénalités ou devoir renoncer à toute rémunération : elle doit bien anticiper ses besoins de trésorerie et éventuellement prévoir des sources de financement de secours (ligne de crédit, découvert autorisé…) avant de s'engager dans un compte à terme.

Enfin, le défaut de la banque peut entraîner un risque de perte en capital.

Contrat de capitalisation

Principe

Le contrat de capitalisation, c’est un peu l’assurance-vie des entreprises. C’est une enveloppe ouverte auprès d’un assureur et destinée aux personnes morales. Elle réplique le fonctionnement de l’assurance-vie : les versements sont investis sur des unités de compte, des arbitrages sont possibles, les retraits sont libres...

Toutefois, l’accès au contrat de capitalisation a fortement été restreint en 2011. Si les associations et holdings peuvent toujours ouvrir un contrat de capitalisation, c’est en revanche plus complexe pour les sociétés commerciales, qui n’ont accès qu’à une version limitée, avec une palette restreinte d’unités de compte et sans fonds en euros.

Horizon de placement

Plusieurs années (idéalement 4 ans minimum).

Rémunération

Comme sur un contrat d’assurance-vie, la rémunération d’un contrat de capitalisation dépend des unités de compte sélectionnées et de la performance de ces dernières. Il est possible de viser des répartitions très peu risquées ou au contraire très dynamiques.

Fiscalement, le contrat de capitalisation a un fonctionnement particulier. Les plus-values sont taxées chaque année sur la base forfaitaire de 105% du TME (Taux Moyen des Emprunts d’Etat) en vigueur le jour de la souscription. Lors des rachats, un rattrapage est effectué. Cela peut être une aubaine dans le cadre d’une gestion à très long terme.

Risque

Le risque dépend directement du choix et des pondérations en unités de compte. Il est donc modulable.

Produits structurés

Principe

Les produits structurés sont des OPCVM ou des titres de créance dont la rémunération et la valeur de remboursement reposent sur une formule, généralement liée à la valeur d’un indice boursier.

Par exemple, un produit structuré peut payer une rémunération annuelle de 8% tant que l’indice de référence ne passe pas sous un certain seuil, avec une garantie partielle sur le capital, dépendant du niveau de l’indice de référence.

Horizon de placement

Habituellement plusieurs années. Certains produits structurés peuvent offrir des fenêtres de sortie anticipée. Il est possible de revendre le produit avant son échéance, souvent avec pénalités.

Rémunération

Ces produits peuvent présenter des coupons alléchants, parfois bien supérieurs aux taux sans risque (entre 6 et 8% par exemple), toutefois conditionnels à un scénario de marché. La rémunération est directement fonction du risque pris par l’investisseur. Un produit structuré donc le capital est peu garanti aura une rémunération plus élevée.

Risque

Le risque dépend de la formule de calcul et de la structure du produit structuré.

Typiquement, le risque porte à la fois sur les coupons (non-perception en cas de scénario défavorable) et sur le capital (remboursement à une valeur inférieure à sa valeur d’achat en cas de forte baisse des marchés).

Si le produit structuré est construit sous forme de créance, il existe un risque sur le défaut de l’émetteur.

Enfin, ces produits peuvent être complexes, avec des clauses et des conditions particulières qui peuvent rendre leur compréhension difficile pour les investisseurs peu avertis : la mauvaise perception du fonctionnement du produit est un risque additionnel.

OPCVM monétaire / OPCVM obligataire

Principe

Les OPCVM monétaires et obligataires sont des placements collectifs qui permettent à une entreprise de placer sa trésorerie sur les marchés financiers. Les OPCVM sont gérés par des professionnels de la gestion d'actifs, qui sélectionnent les titres à inclure dans le portefeuille de l'OPCVM en fonction de leur stratégie d'investissement. Les OPCVM monétaires investissent principalement dans des titres de créances à court terme émis par des entreprises ou des États, tandis que les OPCVM obligataires investissent dans des titres de créances à plus long terme.

Horizon de placement

De quelques mois à plusieurs années. Les OPCVM monétaires ont une durée de placement recommandée plus courte que les OPCVM obligataires, car ils investissent dans des titres de créances à court terme.

Rémunération

Les OPCVM monétaires et obligataires offrent une rémunération sous forme d’accroissement de prix de la part et/ou de revenu distribué.

Les OPCVM monétaires offrent généralement des rendements proches des taux de la Banque Centrale Européenne, tandis que les OPCVM obligataires, plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, offrent une rémunération proche des taux des emprunts d’Etat, tout en étant affectées par les mouvements de taux d’intérêt. Toutes choses égales par ailleurs, une hausse des taux fait baisser la valeur des OPCVM obligataires, et une baisse des taux la fait grimper.

Risque

Les OPCVM monétaires et obligataires sont considérés comme des placements relativement sûrs, mais ils comportent toujours un risque de perte en capital. Les OPCVM monétaires sont considérés comme moins risqués que les OPCVM obligataires, car ils investissent dans des titres de créances à court terme, avec une échéance souvent inférieure à un an. Les OPCVM obligataires, quant à eux, investissent dans des titres de créances à plus long terme, ce qui peut augmenter leur risque de taux d'intérêt et de défaut de paiement.

Parts sociales

Principe

Les parts sociales sont des titres de propriété dans une société coopérative ou une mutuelle. Acheter des parts sociales dans une coopérative ou une mutuelle permet de financer cette dernière, de participer aux décisions et d’obtenir une potentielle rémunération.

C’est un placement réservé aux clients des banques coopératives ou mutualistes.

Horizon de placement

Les parts sociales sont considérées comme un placement à long terme, avec un horizon de placement de plusieurs années. Les sociétaires ont souvent vocation à rester membres durables de l'organisation. C’est assez rarement un placement de trésorerie opportuniste.

Rémunération

La rémunération n’est pas le principal critère recherché par les acheteurs de parts sociales. L’émetteur n’ayant pas une vocation lucrative, la rémunération est généralement assez faible. Elle sert à compenser l’immobilisation des fonds, mais ne peut pas rivaliser avec le potentiel d’une action cotée par exemple.

Risque

Les parts sociales sont considérées comme un placement relativement sûr car elles sont revendables auprès de l’émetteur à une valeur connue. Toutefois, les parts sociales présentent un risque de perte en capital en cas de mauvaise gestion de l’organisme qui les a émises. Les associés peuvent aussi être appelés pour renflouer le capital, selon les cas.

La pierre-papier (SCPI, OPCI…)

Principe

La pierre-papier consiste à investir dans l’immobilier de façon collective, par l’intermédiaire d’une société de gestion qui collecte des capitaux pour acheter des biens, et reverser les loyers aux associés.

L’investissement en SCPI peut aussi s’envisager en démembrement temporaire, séparant ainsi la nue propriété et l’usufruit, ce qui peut donner lieu à des montages financiers, notamment pour les entreprises qui peuvent amortir l’acquisition de la nue-propriété.

Horizon de placement

Idéalement, plusieurs années afin d’amortir les frais d’entrée souvent élevés.

Rémunération

La rémunération d’une SCPI se compose des loyers versés et de l’éventuelle appréciation (ou dépréciation) du prix de la part. Historiquement, le rendement total des SCPI s’est élevé autour de 5% par an (source : IEIF - Institut de l'Épargne Immobilière et Foncière).

Risque

Le principal risque est lié à la vacance des biens immobiliers, susceptible de faire baisser les loyers, et à la baisse des prix des biens acquis, qui entraînerait une baisse de valeur de la part et une possible moins-value. Ce placement présente un risque de perte en capital.

Investissement diversifié en ETF sur un compte-titres (exclusivité Yomoni !)

Principe

Le compte titre pour les personnes morales Yomoni est une enveloppe d’investissement diversifiée, investie en OPCVM indiciels. La répartition, équilibrée en actions et obligations selon l’horizon de placement visé, permet de valoriser la trésorerie disponible sur les marchés financiers.

Horizon de placement

Plusieurs années afin de tempérer la volatilité des ETF et OPCVM indiciels, non garantis en capital. En revanche, les ETF étant cotés en continu, vous pouvez revendre vos titres à tout moment et récupérer votre argent en quelques jours.

Rémunération

Elle dépend de l’évolution des marchés financiers. Rendez-vous sur la page du Compte-Titres Personnes Morales pour consulter les dernières performances.

Les performances passées ne présagent pas des performances futures. Ce placement présente un risque de perte en capital.

Risque

Le risque se manifeste par la volatilité : la fluctuation de la valeur de la part. Cette dernière est directement fonction de l’évolution des marchés financiers.

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Les supports d’investissement présentent des risques de perte en capital.

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CONTRIBUTEUR EXTERNE. Nicolas a passé 15 ans dans la gestion d'actifs et la finance d'entreprise. Il aime partager son expertise de façon pédagogique.

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