Quand refuser les risques devient risqué...
Refuser de sortir de chez soi et passer la journée dans une combinaison matelassée n'a jamais rendu quelqu'un heureux, mais beaucoup de personnes ont un comportement similaire lorsqu'il s'agit de leur épargne personnelle. Pourquoi prennent-elles trop peu de risque, en quoi est-ce dommageable et comment peuvent-elles y remédier ?
Première raison : la méconnaissance des produits financiers
Le scénario est classique : nos parents nous ont ouvert un Livret Jeune qui s'est reversé sur un Livret A lorsque l'on a passé 26 ans, puis nous avons complété avec un LDD, un PEL, éventuellement un livret bancaire en ligne, puis, par débordement, une assurance-vie cantonnée au fonds en Euros. Le tout en se disant qu'on achètera peut-être un bien immobilier un jour.
On s'est ainsi retrouvé équipé de la panoplie complète des produits sans risque sans s'en rendre compte. Un symptôme très fréquent, qui témoigne davantage d'une méconnaissance des produits d'épargne que d'une aversion totale pour le risque (à vrai dire, si on nous avait proposé qu'au lieu de rapporter 2%, notre livret rapporte entre 0 et 6% avec une moyenne de 3%, on aurait choisi cette formule au moins pour une partie de notre épargne).
Deuxième raison : une crainte irraisonnée
Mais ne pas prendre de risque peut également venir d'une défiance générale envers le secteur financier. Placements douteux, chaînes de Ponzi, traders fous... L'amalgame est vite fait et il peut être tentant de faire un lien entre ces fraudes médiatisées et le risque portant sur son épargne personnelle.
Dans ses finances personnelles, il y a des risques qu'il faut chercher à éliminer autant que possible (fraudes, investissements non régulés, intermédiaires douteux...) et des risques qu'il faut assumer, comme le risque de variation de valeur d'un produit financier.
Rechercher une garantie totale du capital, c'est à dire une prévisibilité exacte de la valeur de son placement dans le futur, revient à se priver de tout aléa, positif comme négatif. Autrement dit : en exigeant la certitude, on s'assure d'un rendement médiocre.
Ne prendre aucun risque fait peser d'autres risques
Que l'intolérance au risque vienne d'une méconnaissance ou d'une crainte irraisonnée, les conséquences sont les mêmes : si votre épargne a un rendement trop faible, vous devrez sans doute revoir votre projet à la baisse ou épargner plus longtemps pour atteindre votre objectif.
Cet effet est particulièrement criant lorsqu'il s'agit d'épargne-retraite, dont le financement dépend fortement des hypothèses de rendement. Avoir un portefeuille sans aucun risque, c'est souvent l'indication qu'il est mal construit et qu'il met vos objectifs... à risque !
Quel est le niveau de risque optimal ?
Il ne s'agit certainement pas de tout miser sur le rouge et de croiser les doigts pour que son projet soit financé par la chance. En revanche, il est souvent pertinent d'emprunter des chemins plus sinueux, mais qui mènent plus haut.
Le niveau de risque optimal d'un portefeuille dépend principalement :
- de l'âge de l'investisseur
- de son horizon de gestion
- de son projet
- de sa tolérance personnelle à la volatilité sur la partie du patrimoine qui est affectée au projet.
Yomoni propose un simulateur de projet et un questionnaire permettant de définir un profil de risque de 1 à 10 : cela peut être une bonne première approche. Une discussion avec un conseiller en gestion de patrimoine peut également vous éclairer, de même qu'une analyse de votre comportement au quotidien : êtes-vous du genre à souscrire les assurances annulation et les extensions de garantie ? Avez-vous en permanence un parapluie dans votre sac ?
Mieux vaut prendre des risques tôt que tard
Un investissement destiné à être liquidé à court terme devrait porter un risque très faible, tandis qu'un investissement plus long permet de rechercher de meilleurs rendements et donc nécessite d'accepter davantage de risque.
En pratique, mieux vaut prendre davantage de risque au début de sa vie d'épargnant. En effet, subir une baisse de 20% de son investissement lorsque l'on débute dans la vie professionnelle a beau être douloureux, cela permet de meilleurs rendements à long terme, surtout dans une phase où ses revenus sont croissants (si vous n'êtes pas convaincu, lisez donc le billet Chic, le marché baisse !).
La gestion du risque n'est pas une science exacte : elle dépend beaucoup d'aspects personnels et comportementaux. Commencer jeune permet également de tester sa propre tolérance au risque. Ce n'est pas quelque chose que l'on souhaite découvrir au moment où les enjeux sont les plus importants !
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