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Comment épargner pour la retraite ? (et avoir assez de côté pour ses vieux jours)

Comment et combien épargner pour avoir assez d'argent à la retraite ? Chiffres à l'appui, nous tentons de répondre à cette question de façon pratique et concrète !

Comment épargner pour la retraite ? (et avoir assez de côté pour ses vieux jours)

Comment s’assurer d’être financièrement confortable à la retraite ?

De ne manquer de rien ? D’avoir des revenus complémentaires suffisants pour assurer son train de vie ?

Quelle somme avoir de côté et comment épargner progressivement pour avoir assez ?

Dans cet article, nous allons vous aider à répondre à toutes ces questions.

Étape par étape, nous allons vous guider pour savoir :

  • le montant de votre future retraite,
  • les revenus complémentaires dont vous aurez besoin,
  • le capital nécessaire pour produire ces revenus,
  • la méthode pour accumuler cette somme au fil des ans, sans vous serrer la ceinture,
  • les actions à réaliser dès aujourd’hui pour être sur la bonne voie, et les placements pour préparer sa retraite.

Installez-vous confortablement, et c’est parti !

Le montant de votre future retraite : combien toucherez-vous à la retraite ?

Pour savoir de combien vous aurez besoin, il faut d’abord savoir combien vous toucherez.

Ici, tout dépendra de vos cotisations et des règles en vigueur. Pour des simulations personnalisées, allez sur le site officiel https://www.info-retraite.fr qui, grâce à votre numéro de sécurité sociale, retrace l’intégralité de votre parcours professionnel et vous permet de réaliser des projections personnalisées.

La rubrique “Mon estimation retraite” vous donnera la meilleure estimation possible de votre pension future. Vous trouverez également un simulateur qui prendra en compte différents scénarios de revenus jusqu’à la retraite.

Le taux de remplacement, c'est-à-dire le pourcentage de la pension de retraite rapporté au dernier salaire, dépend de nombreux facteurs. Néanmoins, il est généralement inversement proportionnel aux salaires.

Les personnes qui ont eu un salaire proche du SMIC auront une retraite proche de 70-75% de leur dernier salaire. Pour les personnes qui gagnent davantage, le taux est plus proche des 50% ou 60% dans le meilleur des cas. Il existe bien sûr de nombreux cas particuliers, mais c’est un ordre de grandeur à garder en tête.

Les revenus complémentaires dont vous aurez besoin

En partant de cette donnée, la première question à vous poser est : de combien aurai-je besoin ?

Les pensions versées par l’Assurance Retraite (régime général) et les caisses complémentaires (Agirc-Arrco par exemple) seront-elles suffisantes pour couvrir vos besoins ?

Ici un calcul s’impose.

Si vous avez déjà acquis votre résidence principale à l’âge de la retraite, vous aurez besoin de moins d’argent tous les mois que lorsque vous deviez payer un loyer ou un crédit. En outre, vous pouvez aussi vous dispenser de constituer une épargne tous les mois. Vous ne devez donc pas forcément chercher à répliquer votre salaire : c’est votre consommation que vous devrez couvrir.

Selon le type de retraite que vous envisagez, vous pourrez revoir à la hausse votre budget loisirs, voyages et autres fantaisies… tout dépend de vos choix de vie ! Enfin, les frais de santé vont croissants avec l’âge, et le coût de la dépendance est particulièrement élevé.

Alors, à combien estimer le besoin ?

Dans la suite de notre article, nous allons partir sur un besoin de revenu complémentaire de 1500 € par mois. Ce revenu complétera les pensions versées par les caisses de retraite.

Le capital nécessaire pour produire ces revenus

Pour obtenir 1500 € par mois, soit 18 000 € par an, il faut :

  • 450 000 € avec un SWR de 4%
  • 540 000 € avec un SWR de 3%.

Un SWR compris entre 3% et 4% étant raisonnable, visons donc un capital de 500 000 €.

Le SWR est une notion détaillée dans notre article “Quel capital pour devenir rentier”. En résumé, c’est la proportion de capital que vous pouvez retirer chaque année en ayant de fortes chances de préserver le capital à un horizon de 30 ans.

Les placements capitalisants, c'est très bien aussi

Beaucoup d’épargnants en quête de revenus complémentaires à la retraite se tournent vers des placements distributifs comme les SCPI ou l’immobilier locatif.

En réalité, vous pouvez aussi opter pour des placements qui capitalisent (qui ne distribuent aucun revenu) et piocher dans votre épargne tous les mois ou tous les ans, créant ainsi vous-même votre rente. Pour ce faire, vous devez placer correctement votre épargne (elle doit être diversifiée pour atténuer le risque, mais également assez fortement pondérée en actions pour la performance).

Cette solution présente aussi un autre avantage : opter pour des retraits est souvent plus optimal fiscalement, et donc demande moins de capital pour obtenir le même résultat net qu’un placement distributif.

Bien sûr, nous partons du principe que la résidence principale est payée. Pour ce faire, nous vous invitons à créer une poche d’épargne spécifique pendant votre vie active. Pour les projets importants, cloisonner l’épargne est une bonne idée.

Dans nos calculs, nous négligeons les effets de l’éventuelle revente de la résidence principale. En effet, beaucoup de ménages profitent de la retraite pour déménager dans une zone qui correspond mieux à leurs envies. Nous négligeons aussi les éventuels héritages perçus, les donations aux enfants et autres importants mouvements de capital.

Autrement dit : nous nous concentrons sur l’épargne !

La méthode pour atteindre cette somme par l’épargne

Bien sûr, il va falloir utiliser les intérêts composés.

L’effet boule de neige dépend de 3 facteurs :

  • le temps
  • le taux de placement
  • le montant placé

Le temps (le nombre d’années qui vous sépare de la retraite)

L’âge auquel vous commencez à épargner est évidemment crucial. Plus vous commencez tôt, plus vous pouvez vous permettre de réduire l’effort d’épargne mensuel.

À rendement identique (5% par exemple), pour obtenir 100 000 euros en partant de 0, il faut épargner :

  • 1 497 € par mois pendant 5 ans
  • 625 € par mois pendant 10 ans
  • 247 € par mois pendant 20 ans
  • 123 € par mois pendant 30 ans
  • 67 € par mois pendant 40 ans

Certains scénarios sont bien plus confortables que d’autres…

Le rendement des placements est aussi très important

Un épargnant qui commence à épargner 40 ans avant la fin de sa vie professionnelle et qui vise 100 000 € devra épargner :

  • 137 € par mois si le rendement espéré de ses placements est de 2%
  • 86 € par mois si le rendement espéré de ses placements est de 4%
  • 52 € par mois si le rendement espéré de ses placements est de 6%
  • 31 € par mois si le rendement espéré de ses placements est de 8%

Enfin, le montant

Bien sûr, plus vous épargnez et plus votre capital à terme sera plus élevé.

Pour obtenir les 500 000 € mentionnés en début d’article, il faudra multiplier les montants précédents par 5.

Vous n’avez pas forcément la main sur le montant que vous pouvez épargner chaque mois, mais vous avez la main sur le moment auquel vous commencez à épargner, et sur la composition de vos placements.

N’hésitez pas à commencer petit avec des versements programmés et à adopter un profil dynamique, forcément pondéré en actions puisque vous visez le long terme.

Certes, ce ne sont pas les 20 euros que vous mettez par mois qui changeront votre vie à la retraite. Si vous faites les calculs, vous le comprendrez bien. Mais cet effort régulier vous donnera la mentalité de l’épargne : c’est déjà un réflexe qui a beaucoup de valeur !

Bien entendu, n’oubliez pas d’ajuster le montant de vos versements au fil du temps, par exemple en fixant un pourcentage de vos revenus, par exemple 10 à 20%.

Et l’inflation et les taxes dans tout ça ?

Ce sont les limites d’un calcul un peu simpliste.

À long terme, il est nécessaire de tenir compte des effets de l’inflation. Pour que le raisonnement soit exact, il faut partir du principe que le capital suit l’inflation. C'est-à-dire que vos versements sont ajustés de l’inflation, et que le rendement de l’épargne intègre l’inflation. Par exemple, un rendement de 4% s’entend en termes réels.

Concernant les taxes, il est impossible de les anticiper correctement. Toutefois, en plaçant sur des enveloppes fiscales existantes (PEA et Assurance-vie pour les besoins généraux, PER spécifiquement pour la retraite), vous faites de votre mieux pour limiter la fiscalité sur les retraits. Ne passez pas à côté de leurs avantages !

Les actions à mener dès aujourd’hui

Comment s’y prendre dès maintenant ?

Faire son budget

Diminuer ses besoins et consommer moins permet un double effet :

  • vous épargnez davantage
  • vous n’avez pas d’habitudes coûteuses, donc vous pouvez partir bien plus tôt à la retraite.

Bien entendu, l’enjeu n’est pas de rogner sur chaque dépense, il ne s’agit pas de devenir pingre… mais simplement de se demander si vos dépenses apportent réellement du plaisir, ou répondent à un besoin.

Cette habitude changera votre vie financière ! (lire aussi : Comment mettre de côté chaque mois).

Faire des virements programmés

C’est une épargne forcée et cela permet de vous protéger de vos comportements : vous investissez quelle que soit la météo des marchés, ce qui est le comportement idéal à adopter.

Il faut ensuite les faire évoluer dans le temps (ils doivent suivre l’inflation, mais aussi vos revenus). Lorsque votre salaire augmente, assurez-vous que cette augmentation se reflète aussi dans votre épargne mensuelle !

Choisir les bons placements

Inutile de le préciser : des placements bien rémunérés offrent un capital plus élevé à terme.

Mais si la rémunération est élevée, la volatilité et donc le risque le sont aussi. Or, pour s’autoriser une prise de risque élevée, il faut disposer de temps devant soi pour passer outre les variations à court terme. Une épargne bien rémunérée est donc indissociable d’un horizon long.

N’oubliez pas aussi que les frais viennent rogner la rémunération. Privilégier des placements à frais bas, c’est aussi mieux rémunérer son épargne.

Et ne plus y penser !

Une fois que tout est en pilote automatique, vous n’avez plus rien à faire.

Votre seul travail consiste à augmenter le montant de vos versements programmés dans le temps, au fil de vos augmentations de revenus.

Si vous suivez ces principes, vous serez dans une très bonne situation pour vous assurer une retraite bien financée. Les placements étant soumis à une volatilité, car non garantis en capital, vous n’aurez pas forcément exactement ce que les simulations vous indiquent, mais vous serez dans une meilleure situation que si vous n’aviez rien préparé !

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CONTRIBUTEUR EXTERNE. Nicolas a passé 15 ans dans la gestion d'actifs et la finance d'entreprise. Il aime partager son expertise de façon pédagogique.

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