Yomoni : investissez mieux !

Investir et gagner de l’argent tout en réduisant ses impôts : un rêve pour beaucoup de Français.

Mais chercher à tout prix à réduire la facture fiscale est rarement une bonne idée !

Gare aux pièges et déconvenues : bien souvent, mieux vaut un placement rentable et imposé normalement qu’un placement bancal et moins imposé.

Voici un tour d’horizon des pièges les plus fréquents en matière de défiscalisation.

Croire qu’il s’agit d’un cadeau

C’est le tout premier piège des défiscalisations : s’imaginer que l’État accorde des cadeaux fiscaux sans raison.

En pratique, toute défiscalisation est la contrepartie de quelque chose. Bien souvent, les défiscalisations servent à compenser (plus ou moins bien) le manque à gagner de l’investisseur lorsqu’il réalise une mission de service public.

Par exemple, les programmes de défiscalisations immobilières consistent à mettre en location des logements à tarif plafonné dans les zones tendues. L’État récompense cette modération des loyers sous la forme d’une réduction fiscale. Sans la carotte fiscale, aucun propriétaire ne limiterait volontairement ses loyers…

Le premier piège des défiscalisations consiste donc à ne voir que les avantages, sans comprendre réellement les contraintes et les risques liés.

Confondre réduction d’impôt et crédit d’impôt

Le terme défiscalisation peut signifier beaucoup de choses !

De quoi parle-t-on au juste ?

  • une absence d’impôt sur les intérêts et plus-values ?
  • une réduction de la base imposable ?
  • une réduction d’impôt ?
  • un crédit d’impôt ?

Sachez les différencier ! Cela vous évitera de souscrire un placement défiscalisant dont les effets n’auront que peu de conséquences pour vous.

Par exemple, si votre défiscalisation vous offre une réduction d’impôt de 3000 € alors que vous ne payez que 2000 € d’impôt, l’économie finale sera plafonnée à 2000 € et les 1000 € excédentaires seront perdus. En revanche, s’il s’agit d’un crédit d’impôt, l’excédent vous sera remboursé par virement.

Enfin, certaines défiscalisations sont soumises au plafonnement des niches fiscales : un dispositif qui limite le montant des avantages fiscaux dont peut profiter un contribuable chaque année.

Vérifiez bien les conditions précises de chaque défiscalisation, et leur application à votre situation personnelle !

Croire que l’on réalisera automatiquement une plus-value parce qu’il s’agit d’immobilier

Les simulations des vendeurs de défiscalisation vous présentent souvent le cas le plus favorable : celui d’une progression régulière de la valeur du bien et d’une revente à terme avec plus-value.

Attention aux projections trop ambitieuses ! N’oubliez pas qu’en achetant auprès d’un promoteur, vous achetez au prix du neuf mais revendrez au prix de l’ancien…

Et si seulement il s’agissait des prix neufs “du marché”... Bien souvent, les prix des produits estampillés “pour défiscalisations” sont vendus à un prix largement surévalué par rapport aux prix du marché.

En outre, dans les résidences neuves créées spécifiquement pour les programmes de défiscalisation, tous les acheteurs ont tendance à vouloir revendre au terme de la défiscalisation, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les prix.  

À quoi bon récupérer une économie d'impôt de 10 000 € si vous perdez 25 000 € à la revente ?

Ne pas réussir à louer

Ce piège est le cauchemar des investisseurs dans les programmes Robien ou Pinel : la vacance locative.

En effet, dans ces programmes, la réduction d’impôt est soumise à location. En l’absence de locataire, pas de revenu, pas de réduction d’impôt… et potentiellement une mensualité à payer si le bien a été acquis à crédit, comme c’est souvent le cas.


Certes, c’est un cas rare, mais catastrophique pour les ménages concernés.

Croire au scénario rose des placements glamour

Les vendeurs de défiscalisation sont bons pour faire allumer les paillettes dans vos yeux.

Mais votre portefeuille a besoin de réalité et de chiffres, pas de paillettes. Si vous voulez maximiser les rendements de vos placements, vous avez besoin de faits concrets, pas de discours commercial flamboyant.

Prenons par exemple les SOFICA. Ces fonds financent la production cinématographique française. Le rendement n’est pas garanti bien évidemment. En pratique, il est même carrément improbable.

Ne vous laissez pas aveugler par le succès statistique du blockbuster qui a permis aux investisseurs de rester à l’équilibre : c’est l’exception. Dans l’immense majorité des cas, l’investissement dans les films est un investissement à perte, même en intégrant la défiscalisation !

Pour vous consoler, vous serez peut-être invités à une avant-première ou à un cocktail avec des stars, mais ne comptez pas sur un profit financier…

Négliger le risque de perte en capital

Investir dans les entreprises est le moyen le plus efficace pour faire croître son épargne.

Mais toutes les entreprises n’ont pas le même risque !

Investir dans des entreprises jeunes ou innovantes est par nature plus risqué que dans les entreprises matures : c’est pourquoi le fisc offre des avantages fiscaux dans le premier cas.

Le risque de perte en capital sur les investissements en FCPI, FIP et FCPR (respectivement : Fonds Commun de Placement dans l’Innovation, Fonds d'Investissement de Proximité, Fonds Commun de Placement à Risque) est bien plus élevé que sur les marchés cotés d’actions. Statistiquement, la défiscalisation ne compense que rarement les moins-values.

Ajoutez-y une bonne couche de frais et une liquidité limitée et vous avez tous les ingrédients d’un placement douteux…

Un ETF qui apporte liquidité quotidienne (vous avez le droit de récupérer votre argent à tout moment), frais bas (préservant ainsi la performance) et diversification forte (donc réduction des risques) est souvent une meilleure affaire.

Subir l’illiquidité (indisponibilité du placement)

Afin d’obtenir la défiscalisation, le fisc impose souvent un blocage des fonds assez long.

Et lorsque la contrainte n’est pas fiscale, elle est économique : lorsque vous avez avancé l’argent d’un film, vous devez attendre qu’il soit en salles pour toucher les recettes ; lorsque vous financez une entreprise innovante, vous devez attendre sa rentabilité, etc.

Avant de vous lancer dans une défiscalisation, assurez-vous de disposer d’une épargne de précaution abondante pour ne pas être pris au dépourvu, car votre argent sera vraisemblablement bloqué pendant plusieurs années.

Faire l’impasse sur les conséquences à long terme

Certaines défiscalisations très efficaces à court terme ont des conséquences à long terme.

C’est le cas par exemple des régimes SCI à l’IS, ou de la LMNP (Location Meublée Non Professionnelle).

Ces régimes permettent d’amortir comptablement et fiscalement les biens immobiliers acquis. En d’autres termes, chaque année, une fraction de la valeur du bien sera passée en charges déductibles, réduisant ainsi fortement l’imposition (allant souvent jusqu’à l’annuler).

Revers de la médaille, lors de la vente du bien, la plus-value sera calculée sur la base de la valeur amortie et non sur le prix d’achat réel, car les amortissements passés en charge viennent en déduction du prix d’acquisition retenu pour calculer la plus-value.

En conséquence, à long terme, 100% de la valeur du bien sera devenu de la plus-value imposable. Beaucoup d’investisseurs sont surpris car ils n’ont pas intégré ce paramètre dans leurs projections.

Même principe avec le PER : ne se concentrer que sur l’économie d’impôt au versement, c’est oublier que les sommes ayant permis défiscalisation seront réintégrées dans vos revenus au moment de la récupération des fonds, à la retraite.

L’opération intéressante si votre taux marginal d’imposition à baissé ou est resté stable, mais coûteuse s’il a augmenté !

Devez-vous souscrire un PER pour votre retraite ?
Faut-il souscrire à un Plan d’Épargne Retraite ? Tout le monde peut ouvrir un PER, mais les incitations fiscales profitent surtout à certains épargnants.

Subir un rappel fiscal pour manquement aux conditions

Certains programmes de défiscalisations dépendent de facteurs sur lesquels vous n’avez pas le contrôle. Nous avons évoqué le Pinel, dont la défiscalisation est remise en cause si vous ne louez pas le bien.

Le dispositif dit “Girardin industriel Outre-Mer” est un autre exemple.

Ce programme de défiscalisation qui finance du matériel industriel exploité par des entreprises en Outre-Mer revient financièrement à investir 1000 € pour déduire 1100 € à 1200 € de ses impôts… lorsque tout se passe bien.

Aucune rentabilité n’est à attendre : il s’agit d’une défiscalisation dite “one-shot”.

Cependant, cet investissement n’est pas anodin : l’investisseur devient associé d’une société et sera responsable solidairement et indéfiniment des dettes de cette dernière. En outre, si la société fait faillite ou si le matériel n’est pas utilisé par l’exploitant, l’administration remettra en cause l’avantage fiscal.

Pour couvrir les nombreux risques, les intermédiaires offrent des sûretés (engagement de location, affectation du matériel à une autre entreprise en cas de faillite, responsabilité civile professionnelle…) qui doivent entrer dans l’équation globale de la rentabilité.

L’investisseur doit donc vérifier scrupuleusement tous ces détails, ce qui demande du temps et crée un risque supplémentaire.

Se faire dépouiller par l’empilement de frais

Puisque les défiscalisations sont attrayantes aux yeux de nombreux épargnants, les intermédiaires en profitent pour avoir la main lourde sur les frais.

Les dispositifs tels que le Pinel ou les résidences étudiantes sous la forme de SCPI sont un véritable festival de frais et d’intermédiaires : promoteur immobilier, agence chargée de la gestion locative, société de gestion de la SCPI, réseau de distribution… Avec à la clé un cumul opaque de frais qui contribue à plomber la rentabilité du placement.

Tout le monde se nourrit bien… mais le risque est porté par l’investisseur !

L’économie fiscale est tout simplement captée par les intermédiaires.

Être dépassé par la complexité

Les produits de défiscalisation peuvent être complexes et difficiles à comprendre. Il est important de prendre le temps de comprendre les avantages et les risques avant de décider d'investir.

La complexité se cache à plusieurs niveaux : les conditions pour obtenir la défiscalisation, la compréhension des risques financiers, les conséquences sur la déclaration de revenus…

Il serait dommage de ne pas obtenir la défiscalisation parce que vous avez oublié un détail !

Par exemple, le Girardin ou le LMNP entraînent une comptabilité spécifique et une déclaration de revenus additionnelle assez complexe. Les erreurs de calcul sont fréquentes, et mieux vaut se faire accompagner pour déclarer. Ce qui a un coût supplémentaire !

Devenir la cible d’un escroc

Les escrocs le savent : les chercheurs de défiscalisation sont des cibles parfois crédules.

Méfiez-vous des propositions aux termes flous, se présentant comme disposant d’un agrément d’État, parfois arborant les couleurs du drapeau français ou un sigle officiel sur leurs publicités.

Si quelque chose est trop beau pour être vrai, c’est probablement une escroquerie...

Pour conclure : défiscalisez simplement

La défiscalisation vient toujours une contrepartie : vous devez impérativement pouvoir l’assumer.

La défiscalisation ne doit jamais être la motivation principale d’un placement. Lorsque la rentabilité vient majoritairement du dispositif fiscal, c’est généralement mauvais signe…  

Après avoir bien compris les tenants et aboutissants de votre placement, surveillez les frais. Dans beaucoup de cas, l’économie d’impôt est absorbée par les intermédiaires. C’est pourquoi la concurrence est si forte sur ce secteur : proposer des défiscalisations est très rentable pour les intermédiaires (mais beaucoup moins pour les investisseurs).

Pour éviter les pièges, le plus simple est de rester dans les sentiers balisés !

Voici quelques bons placements défiscalisants :

  • Le LMNP lorsqu’il est réalisé en direct,
  • Le PER si la sortie est maîtrisée,
  • et bien sûr les enveloppes fiscales classiques : PEA, Assurance-Vie… indispensables dans tout patrimoine équilibré !

Les supports d’investissement présentent un risque de perte en capital.

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