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Les craintes de récession font remonter l’aversion au risque en août

Le mouvement de hausse des marchés actions, qui avait été significatif entre le début du mois de juin et la fin du mois de juillet, s’est interrompu au cours des dernières semaines. Les actifs risqués ont été pénalisés par une réémergence des craintes de récession, tandis que les rendements des obligations d’Etat ont reculé significativement. En Europe, le taux des obligations publiques allemandes à 10 ans, considérées comme les plus sûres, a établi un nouveau plus bas historique voisin de -0,7 %, tandis qu’aux Etats-Unis la courbe des taux s’est inversée. Autre victime de cette phase de poussée de l’aversion au risque sur les marchés, le prix du pétrole a également reculé au début du mois d’août, avant de se reprendre un peu.

Peu d’éléments objectifs très nouveaux expliquent ce retournement. Aux Etats-Unis, les enquêtes de conjoncture dans l’industrie ont continué de fléchir légèrement, sans signaler toutefois de réelle contraction de l’activité. Mais les statistiques relatives à la demande des ménages ont continué d’être très bien orientées, qu’elles concernent les ventes au détail ou la tenue du marché du travail. Comme attendu, la Réserve fédérale a en outre bien procédé à une baisse de taux fin juillet, pour la première fois depuis 10 ans.

En Europe, nous avions mentionné le mois dernier les craintes que nous inspirait la nouvelle dégradation des enquêtes de conjoncture en juillet, dans le secteur industriel allemand en particulier. Les chiffres du mois d’août ont été rassurants de ce point de vue. Les premières estimations des enquêtes PMI pour la France, l’Allemagne et la zone Euro ont été meilleures qu’attendu par le consensus et ont retrouvé le chemin de la hausse, tout en se maintenant sur des niveaux certes faibles. En Chine enfin, les statistiques économiques continuent de dépeindre une activité en ralentissement, mais certainement pas une dégradation significative de la conjoncture.

Dans ce contexte, nous ne voyons pas de raison de modifier les positions tactiques en place dans les portefeuilles. Les craintes que le ralentissement actuel se transforme en récession à court terme nous paraissent assez exagérées.

En outre, de nouvelles mesures de soutien sont possiblement à attendre à court terme. En Europe, la BCE devrait annoncer à la rentrée de nouvelles mesures d’assouplissement. Aux Etats-Unis, la bonne tenue de la croissance ne nous semble pas justifier une nouvelle baisse des taux à très court terme, comme semblent l’anticiper les marchés, mais la Réserve fédérale vient de démontrer en juillet qu’elle faisait preuve d’une très grande vigilance. Les autorités publiques américaines semblent en outre étudier les moyens de soutenir la croissance économique à court terme, au cas où celle-ci viendrait à fléchir.

Après la légère correction enregistrée au mois d’août par les actifs risqués et après un nouveau mouvement de baisse des rendements obligataires, il nous semble donc très risqué de modifier nos vues. Celles-ci demeurent légèrement favorables aux actions et au pétrole, au détriment des obligations. Au sein des classes d’actifs actions et obligataires, nous maintenons un biais en faveur des thématiques pro-cycliques ainsi qu’un positionnement légèrement sous-sensible en matière de duration.

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