En France, 61 % des foyers possèdent un animal de compagnie. Mais à quel prix ? Si adopter un chien ou un chat semble être un choix affectif, la réalité financière est tout autre. De l’adoption aux soins, en passant par l’alimentation et les imprévus, posséder un animal peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros au long de sa vie. Un budget parfois comparable à celui d’un crédit immobilier. Yomoni a interrogé 2 110 propriétaires d’animaux pour comprendre jusqu’où les Français sont prêts à aller financièrement pour leurs compagnons.
"Adopter un animal, c’est un engagement à vie… et un budget qui doit suivre ! 84 % des détenteurs d’animaux estiment qu’il s’agit d’un luxe. Plus étonnant, 50% d'entre eux ont déjà puisé dans leur épargne pour satisfaire aux besoins de leur animal. La question de la responsabilité financière des propriétaires d’animaux devient centrale et pourrait expliquer les chiffres alarmant des abandons, souvent soulignés par les associations.” Tom DEMAISON, Directeur Communication de Yomoni.
1. Adoption : un coup de cœur qui peut coûter cher !
« Combien pour ce chien, dans la vitrine ? »
Selon les données les plus récentes (source : Baromètre Facco-Odoxa 2024), 61 % des Français possèdent un animal de compagnie. Pour l’acquérir, près de 32 % n’ont pas mis la main au porte-monnaie et ont préféré l’adoption ou le don.
- Ensuite, 21 % des propriétaires ont dépensé moins de 100 €, ce qui correspond généralement aux petits animaux comme les poissons, rongeurs ou certains chats et chiens issus d’adoptions avec des frais réduits.
- Plus nombreux, 25 % des propriétaires ont investi entre 100 et 500 €, ce qui est fréquent pour les chiens et chats achetés en animalerie ou auprès d’éleveurs amateurs.
- Plus rares, 16 % ont payé entre 500 et 1 500 €, ce qui concerne surtout les animaux de race. Enfin, une minorité (6 %) a dépensé plus de 1 500 €, notamment pour des chiens de prestige, des chevaux ou des NAC très rares.
Les dépenses mensuelles : un coût souvent sous-estimé
Une fois l’animal à la maison, difficile d’échapper aux dépenses quotidiennes comme la nourriture, les soins et les nombreux accessoires.
- Chaque mois, 36 % des propriétaires se situent dans la fourchette de 50 à 100 €, reflétant des dépenses modérées pour des animaux tels que les chiens et les chats.
- Une proportion notable de 21 % dépense moins de 50 €, ce qui est courant pour des animaux de petite taille ou nécessitant des soins minimalistes.
- Une part équivalente, soit 22 %, dépense entre 100 et 200 €, généralement pour des soins réguliers et une alimentation de qualité.
- Enfin, une minorité de 17 % dépasse les 200 €, souvent pour des animaux de grande taille ou nécessitant des soins vétérinaires fréquents.
Un animal de compagnie : une addition salée sur toute une vie !
- Avec une fourchette allant de 110 000 € à 600 000 €, les chevaux et poneys détrônent tous les animaux confondus. Ils représentent les coûts les plus élevés, en raison des besoins en nourriture, en hébergement et en soins vétérinaires, ainsi que par leur durée de vie plus longue que pour les autres animaux.
- À la deuxième place, ce sont les chiens ( 12 000 € à 45 000 €) dont les estimations peuvent varier considérablement en fonction de la race, de la taille et des soins requis. Enfin, les chats arrivent à la troisième place du podium avec des dépenses entre 8 000 € à 38 000 €.
Ces estimations montrent que la possession d'un animal de compagnie n’est pas un acte anodin et représente un engagement financier important sur le long terme. Une notion que tous les futurs propriétaires doivent prendre en compte dans leur décision.
2. Le prix de l’amour : les animaux sont-ils devenus un luxe ?
“Pour 84 % des Français avoir un animal est un luxe”
- Une grande majorité des Français, soit plus de 52 %, perçoit le coût d'entretien d'un animal de compagnie comme trop élevé, en raison des dépenses liées à la nourriture, aux soins vétérinaires ainsi qu’aux accessoires.
- Mais ce caractère luxueux de la possession d'un animal n'est pas une nouvelle tendance pour 32 % des personnes interrogées.
- Seulement 16 % estiment que malgré les coûts, posséder un animal reste une option viable et accessible pour tout le monde.
Un animal, ça se mérite ?
“Pour 89% des Français, il faut gagner plus de 1500€/mois pour élever un animal.”
- Pour avoir un animal de compagnie et éviter les difficultés financières, plus d’1 Français sur 2 (53 %) estiment qu’il est nécessaire de gagner entre 1 500 € et 2 500 € net par mois.
- Une petite proportion des répondants (11 %) pense qu'un revenu inférieur à 1 500 € serait suffisant pour entretenir un animal sans problème d’argent. Une vision optimiste ou bien le choix d'animaux à faible coût d'entretien.
- Enfin, pour 36 % des répondants restants, il est préférable d’avoir des revenus supérieurs à 2 500 € par mois pour assurer un bon niveau de vie à son animal et à ses maîtres.
Vos papiers, s’il vous plaît !
“73 % des Français veulent un « permis financier d’adoption animale”
Chaque année en France, environ 200 000 animaux de compagnie, principalement des chiens et des chats, sont abandonnés. (source : étude du CNR BEA)
- Pour éviter les mauvaises adoptions, une large majorité des Français (73 %) est favorable à l'idée d'imposer un test financier avant l'adoption d'un animal. Cette réponse est le reflet d’une préoccupation croissante pour le bien-être animal et une volonté de réduire le nombre croissant d'abandons. Les partisans de cette idée estiment qu'une évaluation des capacités financières des adoptants peut aider à garantir que les animaux soient placés dans des foyers capables de subvenir à leurs besoins sur le long terme.
- Une minorité de répondants (27 %) défend l'idée que l'adoption d'un animal devrait rester une décision personnelle et libre, sans contraintes administratives.
Des opinions bien différentes qui soulignent le dilemme entre la protection des animaux et le respect des droits individuels des potentiels adoptants.
3. Croquettes, soins et imprévus : jusqu’où va l’amour des Français pour leurs animaux ?
Budget serré : qui passe en premier ?
“Presque un Français sur deux sont prêts à se serrer la ceinture pour leurs animaux”
- En cas de difficultés financières, 42 % des Français chercheraient d'abord à diminuer les dépenses associées à leurs animaux. Cela pourrait inclure des choix alimentaires moins coûteux, moins de soins vétérinaires ou une réduction des accessoires.
- Mais celles et ceux qui préfèrent ajuster leurs propres dépenses avant de toucher à celles de leurs animaux sont plus nombreux avec 44 % de représentativité.
- Bien que l’option de la séparation soit la moins souhaitable, 14 % des Français sont prêts à l’envisager.
Un os pour lui, plus rien pour vous ?
“77% des Français ont reporté un achat personnel à cause de leur animal.”
Une majorité des propriétaires d'animaux ont déjà reporté un achat personnel à cause des dépenses liées à leur animal. En effet, 36 % d’entre eux l'ont fait plusieurs fois, et 41 % rarement, soit un total de 77 % ayant été impactés financièrement. Seuls 23 % déclarent ne jamais avoir reporté d’achat pour cette raison. Ces chiffres illustrent l'importance du budget consacré aux animaux de compagnie et soulignent que pour beaucoup, leur bien-être passe avant certaines dépenses personnelles.
Qui est vraiment le maître à la maison ?
“Pour seulement 19% des Français, leur animal n’a aucun impact sur leurs habitudes.”
- Une grande partie des propriétaires (42 %) adapte des décisions majeures, comme le choix des vacances ou du logement, en fonction de leur animal, témoignant de leur engagement.
- 39 % reconnaissent un impact occasionnel, tandis qu’une minorité (19 %) affirme que leur animal n’influence pas leurs habitudes.
Une tendance qui illustre bien l'importance croissante des animaux dans la vie quotidienne et des choix de consommation.
Facture salée, qui paye l’addition ?
“Plus d’1 Français sur 2 puise dans son épargne pour son animal”
- La majorité des propriétaires (52 %) privilégie l'utilisation de leur épargne pour couvrir les frais imprévus liés à leur animal, témoignant d’une certaine anticipation.
- 21 % choisiraient d'étaler les paiements ou de contracter un prêt, montrant que ces dépenses peuvent parfois être difficiles à assumer immédiatement.
- 11 % se tourneraient vers leur entourage pour obtenir une aide financière.
- Enfin, 16 % déclarent qu'ils renonceraient au soin si le coût était trop élevé, mettant en évidence une problématique d’accessibilité aux soins vétérinaires pour une partie des propriétaires.
*Méthodologie : Enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2 110 personnes résidant en France, âgées de 18 ans et plus et possédant au moins un animal de compagnie. Sondage effectué en ligne en février 2025 à partir du panel de répondants BuzzPress (27 500 personnes en France sondées électroniquement par email et sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn). Répartitions des répondants par animaux : 40 % de chats, 33 % de chiens, 12 % de poissons, 8 % de NAC, 5 % d’oiseaux, 1 % d’équidés. Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l'échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s'appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.
