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Hausse des taux directeurs, resserrement quantitatif, qu’est-ce que cela signifie ? Et quelles conséquences sur vos placements ? Nous vous expliquons en termes simples !

Les Banques Centrales

Avant de parler de taux d’intérêt, il faut parler des Banques Centrales.

Les Banques Centrales sont des institutions chargées de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire au sein des grandes zones monétaires. Il existe ainsi la Réserve Fédérale aux États-Unis pour le dollar américain, la Banque Centrale Européenne (BCE) pour la zone Euro, etc.

Les banques centrales ont de multiples objectifs, le principal étant de maintenir la confiance dans la monnaie. Pour y parvenir, le premier moyen est le contrôle de l’inflation : ainsi, la BCE a pour mandat de maintenir l’inflation autour de 2%. Pour y parvenir, son outil de prédilection est le pilotage des taux d’intérêt…

Banques centrales, inflation et taux d'intérêt

L’une des missions des banques centrales est de piloter les taux d’intérêt de leur zone monétaire. Plus particulièrement, elles décident des taux directeurs, c’est-à-dire les taux d’intérêt qui sont facturés aux banques commerciales, celles qui prêtent aux entreprises et aux ménages. En quelque sorte, elles fixent le tarif de la matière première des banques. La Banque Centrale utilise donc les taux directeurs pour influencer la politique de taux des banques commerciales de sa zone monétaire.

Mais les banques centrales ne pilotent que les taux courts, sous forme principalement de prêts de la journée remboursables le lendemain. Cela permet des ajustements plus rapides de politique monétaire. Pour grossir le trait, une banque commerciale qui accorde un crédit immobilier à un particulier sur 20 ans va aller “louer” cet argent à la Banque Centrale, qui lui facturera chaque jour un taux différent, et ce, pendant toute la période du prêt. Bien sûr, en réalité, les banques disposent aussi de réserves et gèrent leur propre trésorerie ! Mais ce qu’il faut retenir, c’est que les banques centrales ne gèrent que les taux courts, et fixent le tarif de cette matière première.

Depuis 2008, les banques centrales ont ajouté à leur boîte à outils un levier supplémentaire, dit “non conventionnel”. Il s’agit de l’assouplissement quantitatif, le fameux quantitative easing en anglais, qui influence aussi le niveau des taux d’intérêt à long terme (le taux à 10 ans par exemple) via un programme d’achat d’obligations massif qui permet aux emprunteurs d’émettre leurs titres à moindre coût. C’est un outil exceptionnel destiné à être remballé tôt ou tard.

Quel rapport entre taux d’intérêt et inflation ?

Les assouplissements monétaires (les baisses des taux et achats d’obligations longues) diminuent les coûts d’emprunt, et rendent donc les crédits moins coûteux pour les ménages et les entreprises. Les emprunteurs peuvent emprunter davantage, et davantage d’emprunteurs sont éligibles au crédit. La quantité d’argent dans l’économie augmente donc.

En général, cela a tendance à doper l’activité et à faire monter le prix des actifs (si vous avez déjà vendu un appartement, vous avez remarqué que le prix est calé sur les capacités financières des acheteurs). Un article traitait justement des conséquences des taux zéro sur la valeur des actifs ! C’est un de nos plus anciens articles, mais il n’a pas pris une ride.

À l’opposé, les resserrements monétaires tendent à faire baisser les prix des actifs, et à ralentir l’activité d’investissement des entreprises. En général, l’inflation diminue donc lorsque les taux montent.

Les taux d’intérêt permettent donc de contrôler indirectement l’inflation.

La situation actuelle (octobre 2022)

Face à une inflation en forte hausse, nous sommes actuellement dans une période de resserrement monétaire.

La Réserve Fédérale américaine a fortement relevé ses taux directeurs pour juguler l’inflation. Les taux directeurs sont passés de 0 à 3 % en quelques mois, et ils pourraient dépasser 4 % en fin d’année.

En zone euro, le taux principal de la BCE est passé de 0 % à 1,25 %, et le mouvement n’est probablement pas terminé compte tenu de l’inflation toujours bien au-dessus de la cible de 2 %.

En outre, les banques centrales ont depuis longtemps remballé leur arsenal exceptionnel : elles ne rachètent plus d’obligations. Elles ne vendent pas directement leur portefeuille sur le marché, mais cessent de réinvestir le capital de celles qui arrivent à échéance, ce qui a un effet assez similaire.

Hausse des taux directeurs : quelles conséquences ?

Les conséquences économiques d’un resserrement monétaire sont :

  • un accès plus difficile au crédit
  • un moindre volume de crédits accordés par les banques
  • une baisse des prix des actifs qui dépendent fortement du crédit
  • un recul de l’inflation et potentiellement de la croissance

Côté finances personnelles :

  • les taux d’emprunt immobilier peuvent augmenter : augmentation des mensualités des nouveaux prêts, augmentation des dossiers qui ne “passent” plus. Cependant, les taux courts ne sont pas les taux longs !
  • les taux des livrets augmentent, car ils sont calés sur les taux courts
  • l’inflation diminue, ce qui est meilleur pour le budget !

Et les marchés financiers ?

Les marchés financiers anticipent toujours. Ils ne réagissent pas directement aux mouvements de taux des banques centrales, mais ils réagissent surtout aux anticipations de mouvements de taux, et plus précisément aux changements d’anticipations.

Une décision de Banque Centrale sur les taux directeurs n’aura aucune conséquence sur les marchés si elle était anticipée. Et c’est justement le but des Banques Centrales de diffuser l’information bien en amont, pour ne jamais prendre le marché par surprise et éviter une volatilité trop importante.

Sur les marchés actions, un resserrement monétaire signifie des conditions de crédit moins bonnes, donc un environnement plus difficile pour les entreprises. Mais, efficience des marchés oblige, les marchés réagissent généralement bien avant les mouvements de taux !

Sur les marchés obligataires, ce sont les taux longs qui dirigent. Les taux directeurs ont certes une influence sur les taux longs, mais ce n’est pas parallèle. Il peut arriver que les taux courts montent et que les taux longs baissent, et vice-versa. Et ici encore, les marchés anticipent et sont plus attentifs aux mouvements de taux futurs (dans un an ou deux) que de la prochaine décision des Banques Centrales.

Quelle attitude adopter pour ses placements ?

Les cycles de baisses et de hausses de taux sont naturels et font partie du paysage normal des marchés. Ces mouvements sont peut-être médiatisés en ce moment, mais les taux directeurs ont toujours évolué et évolueront toujours. C’est le processus de régulation de la masse monétaire, et vous n’avez pas y à réagir de quelque façon que ce soit.

Chez Yomoni, votre portefeuille est construit selon votre horizon de gestion et votre tolérance au risque. Il est inutile d’anticiper les mouvements de marché, ou pire, de tenter de réagir à des mouvements passés : inutile de surveiller les mouvements des banques centrales.

S’il y a des opportunités, les gérants Yomoni pourront mettre en place des ajustements tactiques, mais ces derniers resteront toujours dans le cadre strict de l’allocation stratégique du profil.

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