Dans de précédents articles, nous avons abondamment évoqué les mathématiques de l’argent : les intérêts composés, la fiscalité, et des notions plus abstraites comme la volatilité ou les taux de retrait pour devenir rentier.
Mais le succès financier n’est pas qu’une affaire de récitation de formules mathématiques.
C’est avant tout une épreuve mentale.
On a tendance à sous-estimer les effets que notre comportement peut avoir sur nos finances. En réalité, il a une influence énorme sur le succès financier !
Nous ne sommes pas naturellement conçus pour épargner ou pour encaisser sereinement les tumultes des marchés. Pour y parvenir, il faut réussir à reformater son mental.
Dans cet article, nous allons vous indiquer les principaux écueils auxquels vous serez confrontés un jour où l’autre, et comment les contourner par des schémas de pensée qui vous aideront à atteindre vos objectifs.
Prêts à changer votre mentalité financière ? Allons-y !
Pourquoi la gestion des finances personnelles est un challenge mental ?
… Car l’argent facile n'existe pas
Dans votre carrière, vous aurez à travailler. Parfois à serrer les dents, à faire des concessions.
L’argent ne pousse pas sur les arbres, il faudra chercher des opportunités, prendre des risques, vous former en permanence pour aller de l’avant sur le plan professionnel.
… Car le chemin est long
Un patrimoine se construit sur des années, voire des générations.
Si vous épargnez 200 € par mois alors que votre collègue dépense cette somme, vous ne verrez pas la différence au bout d’un mois. Vous serez « seulement » 200 € plus riche.
Vous ne verrez pas non plus la différence au bout d’un an. Au bout de deux ans, cela ne sera pas perceptible non plus... Mais l’effet sera croissant et exponentiel.
Et au bout de 10 ou 20 ans, vous aurez une nette différence, surtout si l’argent est bien placé.
Décider d’épargner, c’est une routine à mettre en place sur la durée. Comme en sport, répétition et régularité valent mille fois plus qu’un gros effort ponctuel.
Épargner, c’est quelque chose qui se greffe dans votre vie jusqu’à en faire une habitude saine. Si vous peinez, trouvez la méthode qui vous convient, il en existe de nombreuses adaptées à toutes les mentalités.
Bien sûr, épargner est facultatif.
Tout comme manger sainement ou se brosser les dents :)
… Car “davantage de revenus” ce n’est pas forcément “davantage d’épargne”
N’attendez pas de gagner plus pour épargner : ce ne sera jamais le bon moment.
Le principal défi auquel vous aurez à faire face, c’est ce que l’on nomme l’adaptation hédonique.
Ce principe désigne la tendance, largement observée et documentée, qu’ont les humains à retrouver un niveau de satisfaction relativement stable, quels que soient les éléments positifs ou négatifs qui arrivent dans leur vie.
La conséquence sur le plan financier ? Vos envies et besoins s’adaptent à vos revenus.
Les hôtels dans lesquels vous étiez ravi de partir en vacances à 20 ans ne vous semblent plus convenables lorsque vous avez 30 ans.
Ce que vous considériez autrefois comme des vêtements de marque sont désormais des fripes bas de gamme que vous auriez honte de porter pour sortir.
Vous n’emmenez plus votre partenaire dans les mêmes restaurants.
Les exemples sont nombreux…
Un peu comme l’effet cliquet du fonds en euros, vos attentes se crantent et ne redescendent que très difficilement en gamme.
Bien sûr, l’argent est fait pour être dépensé, et il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises dépenses, tout dépend du bonheur que vous en retirez.
Mais si vous n’avez pas une routine stricte d’épargne, vous risquez de désépargner lorsque vous gagnerez davantage… et ce n’est pas le sens souhaité de l’histoire !
... Car vous devez aller contre vos instincts animaux
L’épargne n’est pas naturelle.
La gratification différée, c’est-à-dire le fait de renoncer à quelque chose aujourd’hui dans le but d’avoir davantage demain, n’est pas un instinct animal. L’instinct, c’est de prendre la nourriture lorsqu’elle est là car nul ne sait de quoi demain sera fait.
Certes, en tant qu’humains, nous sommes tout à fait capables d’aller contre cet instinct, mais cela demande un effort.
Il faut configurer son cerveau, et se dire que justement, parce que l’on ne sait pas de quoi demain est fait, il vaut mieux faire des réserves. Ce n’est pas sans raison que l’emblème de l’épargne est l’écureuil ! En hiver, ce petit mammifère ne peut ni migrer ni hiberner, et doit donc vivre sur les réserves qu’il constitue en automne.
... Car les marchés vous feront forcément douter
Il vous faudra rester stoïque face à l’adversité.
Lorsque l’on investit, il y a toujours des incertitudes, des crises financières, des raisons de paniquer. Cette volatilité fait partie intégrante de l’histoire. Elle est même nécessaire, car elle contribue à la prime de risque, raison de la rémunération supérieure des marchés financiers par rapport aux taux sans risque.
Elle n’a jamais affecté durablement les marchés par le passé… Mais cela a affecté le mental des investisseurs, qui prennent souvent de mauvaises décisions lorsqu’ils réagissent à chaud.
Au tout début de la crise du COVID, beaucoup d’investisseurs ont vendu, croyant protéger leur patrimoine… mais ils se sont décidés au pire moment, au plus bas du krach de 2020.
Pire : lorsque les marchés sont par la suite remontés, beaucoup n’ont pas réussi mentalement à revenir sur le marché, jugeant les cours trop élevés. Ils subissent un biais d’ancrage et attendent que les marchés retrouvent les niveaux auxquels ils ont vendu (ce qui n’arrivera peut-être jamais).
Un peu comme dans un rodéo, il faut rester sur le taureau : le travail est uniquement mental.
Bien entendu, vous pouvez tout à fait choisir une approche peu risquée, à faible potentiel de rémunération. L’important est de trouver le niveau de volatilité que l’on peut accepter.
… Car vos faiblesses ressortiront
Ce qui est intéressant en finances personnelles, c’est le côté personnel, humain.
Les plus anxieux épargneront trop, pensant ne jamais avoir assez.
Les plus perfectionnistes attendront le bon moment de vie, le bon contexte de marché, les bons intermédiaires… et ne feront jamais rien.
Les plus avides se concentreront sur l’argent, et oublieront que ce n’est qu’un moyen. Ils n’y verront qu’un score qu’il faut augmenter et passeront à côté de ce qui fait la richesse d’une vie.
Les plus fainéants chercheront des raccourcis, et ne trouveront que des arnaques qui promettent des rendements élevés sans risque… avant de disparaître.
Bien épargner se passe dans la tête !
Bien épargner n’est pas une promenade de santé.
Mais est-ce un parcours du combattant ? Non plus !
Nous avons peut-être un peu dramatisé certains points. Mais les principaux écueils sont là. Une fois que vous en avez conscience, vous avez absolument tout pour réussir votre vie financière.
Faites ce qui fonctionne pour vous. Il n’y a pas qu’une manière de bien investir. Il y a des manières qui fonctionnent et d’autres qui fonctionnent moins bien, l’important est de trouver celle qui vous convient ET qui fonctionne.
Connais-toi toi-même, et tu sauras quels défis tu dois relever…
Les conseillers de Yomoni sont là pour vous accompagner dans vos choix, n’hésitez pas à les solliciter au moindre doute !
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